Tout sur la COP27 : dates, programmes, participants

La COP 27 c’est demain. Une conférence attendue au tournant pour répondre à l’urgence climatique. Mais qu’est-ce qu’une COP et à quoi sert-elle ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur le rendez-vous climat de l’année.

Qu’est-ce que la COP 27 ?

 

Le terme « COP » ou « Conférence des Parties » sont des réunions annuelles où les gouvernements mondiaux tentent de mettre en place un processus commun de lutte contre le dérèglement climatique. Ces conférences sont organisées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ce sont elles qui ont mené à la signature du Protocole de Kyoto en 1997, qui a lancé les premiers engagements de réduction des émissions de CO2, puis de l’Accord de Paris, en 2015 à la COP21 organisée à Paris.

Les conférences ont lieu dans des villes différentes chaque année, selon un système de rotation des continents. La 27e conférence des parties (COP 27) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendra du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Quel est le programme ?

Sous le slogan «Together for Implementation» (Ensemble pour la mise en œuvre), la COP27 veut renforcer la mise en œuvre des promesses et des engagements concernant la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.

L’Égypte qui sera dans cette COP 27, le porte-drapeau de l’Afrique, aspire à faire progresser les négociations mondiales sur les changements climatiques. S’appuyant sur les résultats de la COP26, les organisateurs souhaitent agir sur un éventail de questions essentielles pour faire face à l’urgence climatique dont : – de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre à l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques, en passant par le respect des engagements à financer l’action climatique dans les pays en développement et la collaboration internationale dans la lutte contre le changement climatique. Les thèmes de cette année sont l’adaptation; l’atténuation, le financement et la collaboration.

Ce sommet très attendu, abordera un large éventail de thématiques sur plusieurs jours distincts, tels qu’une journée pour le financement, une journée pour l’adaptation, une journée pour l’eau et une autre journée pour la décarbonisation. Outre les réunions officielles, il y’aura également beaucoup d’événements parallèles, de discussions de groupe, de tables rondes et d’autres formats interactifs pour interagir avec un public plus large.

Calendrier de la COP27

Qui participe à la COP 27 ?

Du monde, beaucoup de monde. Les COP réunissent environ 30 000 participants chaque année. Les principaux acteurs sont les délégations nationales : les équipes de négociateurs envoyées par chaque pays. Ce sont elles qui vont défendre l’intérêt de leurs pays et tenter de peser sur les discussions. Des scientifiques, des ONG, des entreprises, des collectivités territoriales, des populations autochtones et des médias du monde entier feront également le déplacement.

Par ailleurs, cette COP27 sera marquée par l’absence de Greta Thunberg, la figure de la jeunesse engagée dans la lutte contre le changement climatique. La militante écologiste suédoise a indiqué auprès de la BBC qu’elle ne se rendrait pas à Charm el-Cheikh, estimant que ces conférences sur le climat «ne fonctionnaient pas vraiment ». Un constat amer partagé par de plus en plus de militants pour le climat, qui boycottent ce grand rassemblement planétaire.

Comment la COP est-elle financée ?

Quand on parle de l’organisation d’une COP, la facture peut rapidement s’élever à des dizaines de millions d’euros. Et pour cause, le pays hôte doit notamment gérer l’aménagement du lieu de la conférence, ses équipements, la sécurité, la communication, les dépenses de la délégation de l’ONU et des délégués des pays les plus pauvres. Outre la contribution du pays hôte, une part importante de financements de la COP provient d’investissements privés.

C’est précisément la participation de ces sponsors privés qui fait débat à la COP 27. En effet, parmi les partenaires choisis par l’Égypte cette année, on retrouve Coca-Cola, considérée comme le plus gros pollueur de plastiques au monde. Selon Greenpeace, le géant américain produirait 120 milliards de bouteilles en plastiques jetables par an avec 99% des plastiques fabriqués à partir de combustibles fossiles. Dans la liste des sponsors de la COP 27, on retrouve également d’autres entreprises privées non climato-compatibles comme la compagnie aérienne Egyptair ou encore les groupes Vodafone et Microsoft.

 

Les COP sont-elles vraiment utiles ?

Les COP permettent aux pays de négocier et d’aboutir à des traités pour gérer le climat ensemble. Alors évidemment, en théorie, tout à l’air simple. Sauf que dans la pratique, c’est nettement plus compliqué.

Le problème est que tous les pays ne sont pas forcément d’accord, ce qui est assez logique. Deuxièmement, ces traités ont toujours été jusqu’à aujourd’hui des traités « non-obligatoires ». Cela veut dire que même si un gouvernement signe un traité international comme l’Accord de Paris, rien ne l’oblige à respecter ses engagements. Pire encore, un pays signataire peut se retirer de ces accords comme ce fut le cas avec les Etats-Unis. En effet, l’ancien président Donald Trump avait retiré de l’Accord de Paris sur le Climat en 2017 son pays, considéré comme le deuxième plus gros pollueur du monde après la Chine. Une décision qui avait suscité la consternation générale avant que le président Biden réintègre les Etats-Unis dans l’accord en 2021.

Cet épisode traduit le paradoxe incroyable avec les COP : on continue à faire des conférences et à produire de nouveaux traités chaque année alors que rien ne garantit que ces derniers soient respectés. On constate surtout que chaque année, les objectifs fixés précédemment de ces traités ne sont, jamais atteints. Dans un rapport publié en octobre dernier, les Nations Unies estiment que les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow l’année dernière « n’ont permis qu’une différence négligeable par rapport aux prédictions d’émissions pour 2030 ». Cela fait donc beaucoup de réunions pour peu d’actions concrètes.

Reste à voir si la prochaine COP qui débute demain sera à la hauteur de l’urgence climatique.

Tout sur le Sommet International du climat à Djibouti

Le premier Sommet International sur le climat et la recherche se tiendra à Djibouti du 23 au 25 octobre 2022. Écolo à Djibouti vous explique tout ce que vous devez savoir sur cette rencontre d’envergure.

Quels sont les objectifs de ce sommet ?

Ce dimanche 23 octobre 2022, le président djiboutien S.E.M. Ismaïl Omar Guelleh prononcera un discours à la cérémonie d’ouverture de la conférence internationale sur le climat. Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sommet qui réunira des chefs d’État sera consacré aux questions climatiques et environnementales en Afrique. Au programme : biodiversité, impacts du changement climatique en Afrique, recherche sur le climat, adaptation ou encore résilience.

Rappelons que la tenue de cette rencontre, intervient à moins de trois semaines de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) qui est prévue pour se tenir en novembre 2022 à Charm El Cheikh en Égypte.

En marge de ce sommet, aura lieu l’inauguration officielle de l’Observatoire Régional de Recherche de l’Environnement et du Climat (ORREC). Installé au sein du Centre d’Étude et de Recherche de Djibouti (CERD), cet observatoire aura pour rôle de fournir des évaluations scientifiques, coordonnées à l’échelle internationale, de l’ampleur, de la chronologie et des effets potentiels de l’évolution du climat sur l’environnement et les conditions socio-économiques en Afrique de l’Est. Un travail qui doit faciliter la coopération entre les scientifiques du climat.

Avec cette conférence, la République de Djibouti veut renforcer la recherche scientifique et l’innovation tournées vers les questions du climat, au plan national et régional. Une première étape pour le développement d’une collaboration qui laissera une large place au défi du changement climatique mais qui contribuera également à la constitution d’une base de données régionale sur ces changements climatiques. En effet, l’ORREC prévoit de faciliter l’accès, la diffusion et la valorisation de la recherche et de l’innovation technique sur le climat, en Afrique de l’Est.

 

Qui participe à ce sommet international sur le climat ?

 

Plusieurs chefs d’États africains seront présents à cette conférence internationale afin de discuter des initiatives de lutte contre le changement climatique sur le continent. L’Afrique, bien qu’étant le continent le moins responsable des émissions de gaz à effet de serre, est considéré comme le plus vulnérable aux impacts des variations climatiques. Inondations plus fréquentes, sécheresses plus longues, périodes de chaleur extrême et élévation du niveau des mers, ceux qui ont le moins de ressources et qui ont le moins contribué à la crise climatique sont confrontés aux conséquences les plus graves. Une situation qui pousse les pays africains à centrer leurs efforts collectifs pour encourager une approche commune et coordonnée au changement climatique sur l’ensemble du continent, en s’appuyant notamment sur la recherche et l’innovation.

Outre les représentants politiques, des acteurs clefs des mondes de la science et de la santé assisteront à cette rencontre avec des universitaires et des chercheurs scientifiques mais aussi des organisations de jeunes, des militants écologistes et d’autres parties prenantes essentielles. Différents panels de discussion prendront place au cours de ces trois jours et passeront en revue les défis et les progrès réalisés dans la lutte contre le changement climatique en Afrique.

Avec plus de 200 participants et une soixantaine d’intervenants attendus, ce sommet qui aura lieu au Djibouti Palace Kempinski, sera l’occasion pour Djibouti de consolider son rôle d’interface entre l’ensemble des acteurs qui agissent sur les questions environnementales, économiques et sociales de l’Afrique de l’Est.

Sécheresse en Afrique de l’Est : une catastrophe qui passe sous silence

Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Est, et plus précisément certaines parties de la Somalie, de l’Éthiopie et du Kenya, sont exposées à une sécheresse hors-norme. Des températures records et des conditions extrêmes qui n’ont cessé de s’aggraver au cours de ces dernières années. Selon les agences humanitaires de l’ONU, la région fait face à “un événement climatique inédit depuis au moins 40 ans”.

Conflits en Ukraine, criquets, sécheresses

 

 

Quatre mauvaises saisons de pluie successives en octobre 2020, mars 2021, octobre 2021 et mars 2022 ont entraîné une sécheresse extrême, étendue et persistante. Les récoltes sont ravagées, le bétail meurt et la faim augmente. L’ONU estime à 3,6 millions le nombre de têtes de bétail mortes au Kenya et en Éthiopie à cause de la sécheresse, dans des zones où l’élevage est la principale source de revenus des populations locales. En Somalie, c’est plus d’un animal sur trois qui a péri depuis la mi-2021.

Par ailleurs, les précipitations insuffisantes ont forcé un grand nombre de personnes à quitter leurs maisons à la recherche de nourriture et d’eau potable. Au premier trimestre de l’année 2022, on comptait plus de 13 millions de personnes déplacées en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. Une situation qui accentue les problèmes d’insécurité alimentaire dans la région. Ils sont actuellement plus de 16,7 millions de personnes dans les trois pays à souffrir de faim aiguë et ce nombre devrait atteindre 20 millions d’ici septembre.

Djibouti est frontalière de l’Ethiopie et de la Somalie pour lesquels certaines zones sont confrontées à la sècheresse depuis quelques semaines maintenant. D’après une analyse IPC menée en mai 2022, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë élevée à la fin de l’année est estimée à 192 000 personnes, soit 16% de la population totale. Pour ne rien arranger, la guerre en Ukraine a fait grimper le cours de certaines denrées alimentaires. Aujourd’hui, le blé se fait rare et atteint des prix inabordables. La raréfaction et la hausse des prix touchent tout le continent africain. A Djibouti, la crise ukrainienne a impacté les produits alimentaires tels que le blé, l’huile et la farine

Mais pour des pays comme le Kenya, l’Éthiopie, le Soudan et le Soudan du Sud qui importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, les choses se compliquent. La situation est encore plus critique pour la Somalie, qui importe même 90% de son blé auprès de ces deux pays.

Le 14 juin, Paul Kagame, le président rwandais déclarait qu’“il était inacceptable que l’Ukraine, un pays de 44 millions d’habitants, nourrit l’Afrique, un continent de 1,4 milliards d’habitants“. Il devient donc urgent de créer un système alimentaire basée sur une agriculture familiale et surtout locale pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique.

Enfin, les invasions de criquets voraces de 2020 et 2021 ont dévoré des milliers d’hectares de cultures, affectant, en 2021, l’alimentation de 3,5 millions de personnes dans la Corne, particulièrement au Kenya, qui a connu la pire invasion de criquets pèlerins depuis plus de quarante ans.

 

Une réponse tardive malgré les signaux d’alerte

 
 

En septembre et novembre 2021, les scientifiques du réseau du système d’alerte précoce contre la famine (Famine Early Warning Systems Network) lançaient déjà un avertissement selon lequel une sécheresse extrême était imminente dans la Corne de l’Afrique si les faibles précipitations saisonnières se poursuivaient en 2022.

Dans un autre rapport publié en novembre 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mettait en garde contre une sécheresse imminente et s’inquiétait que «la combinaison de saisons consécutives de précipitations inférieures à la moyenne, des prix élevés des denrées alimentaires et des conflits localisés risque d’aggraver davantage l’insécurité alimentaire aiguë en Somalie ».

Cependant malgré ces signaux avant-coureurs, aucune réponse suffisante n’a été apportée avant que la crise atteigne le seuil critique. Les États et la communauté internationale n’ont pas su anticiper la crise alimentaire en dépit de l’amélioration des systèmes d’alertes précoces et des efforts déployés par les ONG sur le terrain.

Autre chose : malgré l’urgence, les appels pour répondre à la sécheresse restent largement sous-financés. Le Programme Alimentaire Mondial avait réagi en février 2022 en lançant un appel à financements de 426 millions de dollars. Seul 4% de la somme avait été réunie. Pourquoi ? Parce que la levée de fonds importants pour l’action humanitaire dépend à ce jour de l’attention des médias et du public, qui n’est mobilisée qu’une fois que le niveau critique de la crise est atteint. Un mécanisme défaillant car les populations ont, entre-temps, épuisé tous leurs moyens de subsistance.

Dans un rapport publié en mai 2022 par les ONG Oxfam et Save the Children et dans lequel ils dénoncent justement ces inactions, les chiffres avancés sont dramatiques. Selon leurs estimations, une personne meurt de faim toutes les 48 secondes, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, des chiffres qui risquent d’empirer dans les mois à venir.

Les méthodes d’actions en cas de crise doivent donc changer. Il faut agir vite et éviter qu’une catastrophe humanitaire comme celle de 2011 se répète. Cette sécheresse qui avait coûté la vie à 260 000 personnes en Somalie – mortes de faim – dont la moitié étaient des enfants âgés de moins de six ans. Cette crise qui avait pourtant eu des signes avant-coureurs visibles dès août 2010, avait frappé plus de 13 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique.

Tous les acteurs (États, donateurs, ONG) doivent modifier leur approche vis-à-vis des situations de sécheresse chronique et ne doivent pas attendre la confirmation de la catastrophe avant d’intervenir. D’autant plus que d’après les experts du climat, ces événements climatiques risquent d’être plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.

COP 27 : Mettre fin à l’injustice climatique en Afrique

Le changement climatique coûte à l’Afrique 7 à 15 milliards de dollars par an, d’après l’ONU. La COP 27 qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh doit donc être l’occasion aux leaders mondiaux de tenir leur promesse de financement et de joindre enfin, le geste à la parole.

Champ en Afrique du Sud – REUTERS/Siphiwe Sibeko

Une profonde injustice climatique

 

L’Afrique est, de loin, le continent qui émet le moins de CO2 mais il est pourtant menacé comme les autres continents par les effets du changement climatique. Et il n’est absolument pas armé pour s’adapter à ces nouvelles conditions.

Sécheresses, réduction de la fertilité des sols, érosion côtière, inondations meurtrières et autres phénomènes climatiques extrêmes frappent durement les pays du continent. Et la situation risque d’empirer. En effet, les aléas liés au climat devraient s’intensifier à l’avenir, accentuant les vulnérabilités de ce continent telles que l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les conflits.

Par ailleurs, ces impacts sont exacerbés par la capacité d’adaptation au changement climatique limitée du continent. Et pour cause, l’intégration de la contrainte climatique dans les politiques de développement à un coût considérable. Des dépenses qui pèsent sur les économies fragiles de ces pays pauvres. Plusieurs pays africains attribuent déjà des ressources importantes destinées au développement pour faire face aux conséquences des évènements climatiques. Dans un rapport publié en février 2022 par le centre de réflexion Power Shift Africa, basé à Nairobi, les États africains consacrent jusqu’à 5% de leur PIB pour lutter contre les effets du changement climatique. En Éthiopie par exemple, c’est 5,6% du PIB du pays qui est alloué la lutte contre le changement climatique. Si rien n’est fait, le changement climatique menace d’annuler les gains de développement durement gagnés de l’Afrique.

Des sommes conséquentes quant on considère la situation économique du continent qui reste toujours précaire. Ce sont ainsi les pays les moins responsables qui sont confrontés à des risques plus importants et disposent de moins de moyens pour s’adapter. Une situation qui traduit l’injustice climatique profonde à laquelle est confrontée l’Afrique.

“Ce rapport montre la profonde injustice de l’urgence climatique”,

a déclaré Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.

La question de l’aide des pays riches devrait être, une fois de plus, le sujet brûlant des négociations cruciales sur le climat prévues en Égypte en novembre (COP 27). Un sujet très controversé et source de colère des pays africains ces dernières années. En effet, les pays industrialisés, responsables du changement climatique, sont encore peu à l’écoute des pays pauvres qui paient pourtant le prix de leur développement économique. En 2009 à Copenhague, ils s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts des pays en développement contre les dérèglements climatiques. Onze ans plus tard, le compte n’y est toujours pas.

 

Tenir les promesses de financement

 

Un rapport publié en 2015 par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estimait le coût de l’adaptation au changement climatique en Afrique à 50 milliards de dollars par an d’ici 2050. Des chiffres revus à la hausse depuis.

Une nouvelle étude publié le 21 septembre 2022, fustige les pays riches et dénonce les montants insuffisants des financements climatiques alloués à l’Afrique. Dans ce document qui cartographie les flux de financement du climat en Afrique, l’Organisation internationale de politique climatique, Climate Policy Initiative (CPI) estime que gouvernements africains ont besoin d’un montant de 277 milliards USD par an pour mettre en œuvre leurs objectifs de développement durable. Or en 2020, ce financement ne s’élevait qu’à 29,5 milliards de dollars, soit un déficit de 247,5 milliards de dollars par an et seulement 12 % des besoins.

La qualité des financements pose également problème, car la plupart d’entre eux sont fournis pour l’instant via des prêts plutôt que des subventions. Dans un nouveau rapport intitulé “Les financements climat en Afrique de l’Ouest”, l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam critique l’aide des pays industrialisés qui tend à alourdir l’endettement des pays pauvres. L’étude, publié le 27 septembre 2022, intervient dans la série des rapports destinés à faire pression sur les pays riches pour qu’ils en fassent plus à l’approche des négociations mondiales sur le climat en Novembre 2022.

Selon cette étude, les deux tiers (62%) du financement fournis à l’Afrique de l’Ouest de 2013 à 2019 pour la lutte climatique étaient principalement des prêts qui devront être remboursés, la plupart avec des intérêts. Des procédés qui accentuent la charge financière et la vulnérabilité climatique des pays en développement qui croulent déjà sous les dettes. Le Niger a par exemple reçu jusqu’à 51% de financement climatique sous forme de prêts et de dettes. Il est pourtant en haut de la liste des pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique (voir liste ici).

Si les attentes des États africains n’ont eu que peu d’écho jusqu’à présent, il est absolument vital qu’elles soient entendues en 2022. Au delà des divergences politiques, ce sont les vies et les moyens de subsistance de millions de personnes qui sont en jeu et risquent de se dégrader à cause des changements climatiques. Accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, doubler les financements consacrés à l’adaptation au changement climatique et surtout compenser les dommages subis sont autant sont autant de sujets pour lesquels les pays africains attendent des actions concrètes de la part des pays riches.

Les dirigeants africains espèrent par ailleurs recueillir, à travers le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA), une capitalisation de 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d’investissements. Ce fonds lancé en avril 2021 par la Banque africaine de développement et du Centre mondial sur l’adaptation (GCA), a pour but de renforcer les projets d’adaptation et de résilience en Afrique par un accès direct aux financements. Un programme ambitieux qui ne semble pas particulièrement intéresser beaucoup de pays du Nord.

Rendez-vous est donc pris en novembre 2022 pour voir si ce nouvelle COP sera celle qui sortira finalement l’Afrique de l’injustice climatique.

L’action citoyenne au cœur de la transition écologique

Notre média a eu l’opportunité de participer au projet ’22’ organisé par Liverpool Arab Arts Festival et d’avoir représenté Djibouti. Le projet réunit 22 artistes des pays de la Ligue arabe qui partagent leurs histoires, leurs réflexions et leurs expériences face au changement climatique, comme réponses à la COP26. L’occasion pour Amina, notre rédactrice, d’évoquer son parcours vers l’écologie, de l’importance d’une émergence collective citoyenne et de la difficulté des africains à se créer une place dans les débats liés au climat.

Certaines passions ne se discutent pas. Elles rendent heureux, réconfortent et partagées avec les autres, elles favorisent les liens sociaux. Mes passions à moi, je les ai hérités volontiers de mon papa.

Mon père a été professeur pendant presque toute sa carrière. Passionné et très pédagogue, il a toujours été un grand féru de lecture. Nous avons, moi et mes frères et sœurs, baignés dans cet univers remplis de fées, de monstres et d’aventures depuis notre enfance. Petite, on se réunissait tous dans une chambre pour lire, avec chacun un livre en main, juste avant la sieste de l’après-midi. Un moment de complicité et de partage qui était devenu au fil des années, en quelque sorte, un rituel familial.

Grand fan de Nicolas Hulot, de Yann Arthus Bertrand et de National Geographic, mon père aime énormément la nature, les animaux et les grands espaces. J’ai ainsi pris l’habitude de regarder avec lui des documentaires sur la gestion des parcs animaliers, les profondeurs des océans, le sauvetage des dernières girafes au Kenya, la cohabitation des grands carnivores avec l’homme, la fonte des glaciers, la protection des forêts ou encore l’impact de la mondialisation sur l’environnement…Autant de documentaires qui nous émerveillent, nous faisaient voyager, expliquaient un sujet compliqué d’une façon toute simple mais qui nous assurent surtout de jolis moments en famille.

Une transmission, qui s’est faite en douceur, jamais sous la contrainte. Grâce à ma famille, ma passion pour les lettres et mon intérêt pour les sujets environnementaux ont fait un peu partie de ma vie. Puis quand est venu le temps de choisir un métier, je me suis orientée tout naturellement vers le métier d’ingénieure en énergie et développement durable. Un métier m’a permis d’ouvrir les yeux sur de nombreux sujets comme le développement durable ou les énergies renouvelables et qui a surtout renforcé mon intérêt pour l’écologie. Aujourd’hui, ce sujet fait partie intégrante de ma vie, encore plus maintenant que j’ai des enfants. J’essaie aujourd’hui à ma petite échelle d’être plus responsable et écolo dans mes comportements. Et c’est par une envie de partager mon cheminement et toutes les réflexions autour, qu’est née avant tout, l’idée du blog Écolo à Djibouti.

Il y’a aussi ce sentiment qu’à Djibouti et partout en Afrique, l’écologie est un sujet trop souvent confiné dans un cadre, incapable d’atteindre toutes les couches de la population. L’idée était alors de toucher le grand public d’une façon simple pour les sensibiliser à l’un des grands défis du 21ème siècle : celui du respect de l’environnement. De l’information liée au développement durable aux conseils pour réduire ses déchets, Écolo à Djibouti se veut un blog simple avec des articles accessibles et des idées à la portée des individus. Le plus important étant d’informer de manière fiable les citoyens de tous âges pour susciter, peut-être un éveil de la conscience écologique.

L’individuel mène au collectif…

L’écologie est une conscience vis-à-vis de ce qui nous entoure, de la fragilité du monde dans lequel nous vivons et de l’urgence d’en prendre soin. Le partage d’informations est de ce fait un levier important qui informe et sensibilise afin d’initier chez les citoyens un réel changement de perception vis-à-vis de l’environnement. Mais ce n’est pas suffisant malheureusement. En effet, la conscience écologique ne peut naître du seul constat que la vie sur la planète terre est fragilisée. Elle doit être accompagnée d’un changement de comportements de toute la société.

« On sait bien que le changement climatique, c’est grave, mais on ne peut rien faire ».

La posture qui consiste à ne rien faire sous prétexte qu’il y a bien pire que nous sur l’échelle des agresseurs de la planète est vaine. Or il faut agir. Maintenant. Je reste persuadée qu’il faut cesser d’attendre que les changements viennent de l’extérieur et réfléchir ensemble à tout ce qu’on peut commencer à faire dès aujourd’hui. Il n’y a pas de petites actions, elles comptent toutes et permettent à chacun de réduire son empreinte environnementale. Des petits gestes qui, mis bout à bout, font bouger les choses à plus grande échelle.

Peu à peu, de plus en plus de personnes, également sensibles à l’écologie et à la protection de la nature ont émis le désir de rejoindre la démarche portée par le blog. C’est la raison pour laquelle est né le mouvement Écolo à Djibouti qui est venu enrichir le média existant. Il entend fédérer et mobiliser l’ensemble des acteurs de la société pour l’environnement afin de favoriser l’émergence d’actions collectives. Le mouvement souhaite aussi mettre en lumière les initiatives de leurs concitoyens. A travers les articles, les lecteurs et lectrices découvrent les nombreuses initiatives qui naissent chaque jour à Djibouti pour favoriser un développement durable. L’occasion de les soutenir, s’en inspirer et d’amplifier leur impact.

Je pense qu’une attention particulière doit être accordée aux jeunes, acteurs de la transition écologique de demain. L’éducation à l’environnement à un grand rôle auprès des plus jeunes pour leur donner l’envie de préserver leur environnement et adopter dès maintenant des comportements éco-responsables. Je donne régulièrement des cours bénévoles à des lycéens à Djibouti. Une initiative que l’on souhaite étendre à d’autres établissements scolaires à travers le mouvement. C’est en formant les jeunes qui seront les acteurs du monde de demain, que l’on peut changer durablement les mentalités.

Faire entendre la voix de l’Afrique et des africains

A Djibouti comme partout en Afrique, des actions citoyennes s’inventent et prennent tout doucement. Pour se déployer efficacement, elles butent néanmoins sur des limites et des difficultés : manque de légitimité, de coordination, de visibilité, de difficulté à étendre les projets…Elles sont pourtant essentielles dans la mesure où la transition écologique nécessite une réponse collective de tous les acteurs : les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les citoyens. Il est donc important que les Etats africains intègrent la participation des citoyennes et des citoyens dans le cadre des décisions publiques à fort impact environnemental.

En Afrique, l’action citoyenne serait la plus intéressante dans la sensibilisation du grand public. En effet, encore trop peu de personnes sont sensibilisées aux problématiques environnementales qui touchent le continent et qui menacent ses habitants. Beaucoup d’Africains savent par exemple que des incendies ravagent la forêt en Amazonie, mais peu savent que des millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année dans le bassin du Congo. Avec un meilleur accès à l’information, ces populations seront alors en mesure, de se réapproprier leurs richesses naturelles et de mieux les préserver.

Mais si les autorités africaines accordent peu d’espace de discussion à la question environnementale, sur la scène internationale, la situation n’est pas mieux où l’Afrique et les communautés indigènes les plus touchées, sont ignorées. Ces populations vulnérables qui sont pourtant en première ligne face aux conséquences du changement climatique, ne sont presque jamais à la une des journaux du monde entier. En août 2021, alors que les médias occidentaux avaient tous les yeux rivés sur les inondations dans le sud de l’Allemagne ou en Belgique, les inondations meurtrières au Niger n’ont fait l’objet que de très peu de couverture.

Et ce manque de couverture médiatique s’étend plus loin avec, notamment, les activistes africains qui ont encore du mal à trouver de l’espace pour s’exprimer. Ils ne manquent pourtant pas d’initiatives dans la lutte contre le réchauffement climatique mais leurs voix portent peu dans le bal des grands sommets mondiaux autour de l’environnement. Le traitement médiatique de la jeune activiste ougandaise, Vanessa Nakate en est un parfait exemple. Près de deux ans après avoir été coupée d’une photo où elle posait avec Greta Thunberg, elle a été une fois de plus, évincée d’une photo au côté de l’activiste suédoise en pleine COP26. Cette invisibilisation de l’Afrique dans les revendications écologiques s’inscrit dans un système où les problèmes climatiques sont considérés comme “des problèmes de Blancs” et où la parole des personnes noires est constamment dévalorisée.

Mais qui est-ce qui amplifie déjà leurs voix dans leurs propres pays ?

Au-delà des exclusions médiatiques, les activistes africains sont bien moins représentés dans les débats sur le réchauffement climatique parce qu’ils affrontent davantage de problèmes que leurs pairs pour y prendre part. Financements limités, manque d’accréditation et surtout un manque de soutien de leurs États limitent la participation de la jeunesse la plus exposée aux effets du changement climatique. Les États africains manquent alors bien souvent de capacités techniques pour négocier sur un pied d’égalité avec leurs partenaires du Nord. Que peuvent-ils faire ? Beaucoup, mais en premier lieu, ils devraient fournir à leurs citoyens et citoyennes toutes les clés pour comprendre et agir en faveur de l’environnement. Les politiques doivent surtout s’appuyer sur la force de l’engagement citoyen dans la transition écologique. Ils seront plus à même de réclamer plus d’actions de la part des pays du Nord et de peser sur les décisions politiques environnementales sur la scène internationale.

Cela suffira-t-il pour changer la donne ? Une chose est sûre : si on n’essaie pas, ça ne marchera pas !

COP 26 : Un bilan très faible

La COP26, s’est achevée samedi 13 novembre avec l’adoption du “Pacte de Glasgow “. Un accord très critiqué au vu de ses engagements jugés insuffisants pour ni pour limiter le réchauffement climatique à 1.5°C, ni pour répondre aux demandes d’aide des pays pauvres.

 

Un accord sur le charbon très décevant

Mettre un terme à la déforestation, réduire les émissions de méthane, réussir la neutralité carbone… si la première semaine de la COP 26 a été marquée par de nouvelles initiatives ambitieuses, le grand rendez-vous pour le climat s’est finalement achevé sur une mauvaise note. Pour cause, le changement de dernière minute venu de l’Inde, sur le sujet très attendu des énergies fossiles et plus particulièrement du charbon. Que s’est-il passé ?

Pour la première fois, les énergies fossiles étaient pointées du doigt dans un texte de COP. 190 pays et organisations s’étaient mis d’accord pour sortir progressivement du charbon. Mais alors que l’approbation de l’accord semblait acquise, le délégué indien a déclenché un véritable coup de théâtre. S’opposant au principe indiquant une “suppression” progressive du charbon, il a tout bonnement proposé de le remplacer par celui de “réduction” à la place.

Il ne s’agit donc plus de « sortir progressivement » (phase out en anglais) dans le rapport final, mais tout simplement de « réduire progressivement» (phase down en anglais). Un situation qui a profondément déçu bon nombre de délégations et d’ONG présentes. Le président de la COP, Alok Sharma, visiblement très ému et les larmes aux yeux s’est aussi dit «profondément désolé» par la situation. Rappelons que le charbon est responsable d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre et représentait en 2019. Près de 60 % de l’électricité produite en Chine, en Inde et en Indonésie proviennent du charbon, ce qui explique la posture de ces pays à Glasgow.

Gradient réalisé par Climate Action Tracker

Les 1,5°C ne sont pas garanties

 

Sur le sujet tant attendu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la décision finale de la COP 26 n’assure pas le respect des objectifs de l’Accord de Paris : limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C. Pire encore. Selon le groupe de recherche Climate Action Taker, les nouveaux engagements des Etats à Glasgow, nous dirige vers un réchauffement des températures de 2,4°C d’ici 2100, loin devant les 1,5°C fixées auparavant par les Nations Unies.

Dans le texte, il est demandé aux États membres de revoir leurs ambitions nationales 2030 de façon à être alignés avec «les objectifs de température de l’Accord de Paris», et ce d’ici la fin de l’année prochaine. Il fait toutefois mention de «circonstances nationales particulières» à prendre en compte, ouvrant ainsi la porte aux modifications des objectifs au sein des pays signataires.

 

Pas de justice climatique pour les pays pauvres

 

Autre enjeu de cette COP : le financement des pays vulnérables. Les pays riches s’étaient en effet, engagés à verser 100 milliards par an aux pays pauvres pour lutter contre les effets du changement climatique. Les pays du Sud étaient donc venus à Glasgow avec la ferme intention de rappeler aux pays développés leur promesse non tenue jusqu’ici. Mais ils n’ont pas été entendus davantage que lors des précédents sommets. L’échéance a été repoussée pour 2023 sans aucune garantie. Le texte de décision de la COP se contente juste à “regretter ce retard” sans mention de mesures aucunes à l’encontre des pays industrialisés.

Les pays pauvres et les Etats insulaires avaient également demandé un dispositif financier qui leur assurent une prise en charge des dommages et pertes déjà causés par le dérèglement climatique. Une demande de justice climatique, une fois de plus, ignorée. Pourtant, ce mécanisme de compensation n’est pas un sujet sorti de nulle part mais correspond à une promesse vieille de 2009 lors de la COP15, à Copenhague. Douze ans plus tard, l’application de cette mesure reste toujours en suspens.

Un échec qui fait gronder la colère des activistes africains comme la célèbre ougandaise Vanessa Nakate qui déclarait à l’issue de l’adoption du Pacte de Glasgow :

«Les pays riches ne veulent clairement pas payer pour les coûts qu’ils infligent aux nations les plus pauvres.»

 

4 questions sur le changement climatique

Le 08 décembre, on célèbre la journée mondiale contre le changement climatique. L’occasion pour nous de revenir sur cette menace devenue une réalité. Comment est-ce que le changement climatique fonctionne ? Quelles sont ses conséquences ? Pourquoi le changement climatique est au centre de tous les débats. On répond à 4 questions sur cette problématique planétaire.

Qu’est-ce que le changement climatique ?

On parle de changement climatique lorsque le climat global de la Terre connaît une modification durable, sur une durée de dix ans au minimum. Mais attention ! Le changement climatique ne se résume pas à une simple augmentation de la température moyenne. Il englobe d’autres paramètres comme les précipitations, les caractéristiques des vents ou l’humidité du sol qui changent également.

Selon, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la température moyenne du globe a augmenté de 1ºC par rapport à la fin du XIXe siècle. En effet, depuis le début de l’industrialisation, les activités humaines rejettent des gaz à effet de serre augmentant leur concentration dans l’atmosphère. Ces gaz modifient alors l’équilibre thermique de la Terre avec des impacts considérables sur les sociétés et l’environnement.

Sécheresses, montée des eaux, canicule, tempêtes et inondations : le monde est confronté à une multiplication des évènements climatiques extrêmes. Quelles sont donc les effets de ce dérèglement climatique?

 

Quelles sont les conséquences ?

 

Les effets du changement climatique sont d’ores et déjà perceptibles. Ils se traduisent par une hausse des températures moyennes et des niveaux des océans provoquée par la fonte des glaces. On observe aussi la multiplication d’événements climatiques extrêmes tels que les cyclones, les sécheresses, les pluies diluviennes, etc.

Ces variations climatiques finissent par mettre les sociétés en danger. L’exemple le plus flagrant est celui de l’agriculture affectée par un dérèglement climatique qui se traduit par des sécheresses successives et intenses. La sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes qui dépendent de l’agriculture pour vivre, se retrouve alors menacée.

Les variations du climat touchent également la biodiversité. Les animaux et les plantes voient leurs cycles de vie perturbés et leurs espaces de vie dégradés. Des mesures rapides sont indispensables pour protéger la survie des hommes et des écosystèmes.

 

Tous les pays sont-ils concernés par le changement climatique ?

 

Les pays les plus peuplés et les plus industrialisés sont les plus gros émetteurs de dioxyde de carbone dans le monde. C’est donc sans surprise que l’on retrouve la Chine, les Etats-Unis et l’Inde en tête du classement des pays les plus pollueurs au CO2. En Europe, l’Allemagne émet le plus de CO2 à cause de sa forte dépendance au charbon.

En 2019, les émissions mondiales de CO2 ont atteint les 42,3 milliards de tonnes. Ils ne cessent de s’accumuler dans l’atmosphère et ont déjà provoqué un réchauffement climatique d’environ 1°C.

Les pays pauvres, quant à eux, contribuent peu à l’effet de serre mais sont les premières victimes du changement climatique. Comme la majorité des pays africains, Djibouti est extrêmement vulnérable aux variations climatiques. Les pluies diluviennes qui ont causé une dizaine de morts en 2019 et plus récemment le cyclone Gaati démontrent le dérèglement climatique auquel le pays fait face.

Les pays riches, émetteurs de CO2 s’en sortent donc bien contrairement aux pays pauvres qui traversent des crises alimentaires et sanitaires. Pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite à lire cet article “Émissions de CO2 : Les riches polluent, les pauvres en paient le prix fort”.

Pourquoi le changement climatique est-il un sujet si controversé ?

 

Objet de toutes les attentions, le changement climatique suscite des débats du côté des scientifiques mais aussi dans le monde politique. Certains scientifiques réfutent l’implication de l’homme, on les appelle les climato-sceptiques. Selon eux, les modèles de simulation du climat, en particulier ceux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sont trop incertains pour être absolus.

 

Image de la ville de Djibouti inondée en 2019 – Source de la Nation

Parce que le climat est un système déjà assez complexe. Et parce que l’étude scientifique s’appuie sur des observations et des hypothèses, de nombreuses incertitudes demeurent quant à l’ampleur et aux impacts des changements climatiques. Ce qui engendre les critiques et alimentent encore un peu plus les débats.

Sur la scène politique aussi, on dénombre de nombreux climato-sceptiques qui soupçonnent leurs opposants de cacher des motivations politiques sous des arguments scientifiques. Le plus connu sans doute est l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, qui a déclaré que le réchauffement climatique était un mythe à maintes reprises.

Néanmoins, malgré toutes les controverses, une grande majorité des scientifiques confirment la responsabilité de l’homme dans le changement climatique et appellent tous les pays à agir de toute urgence.

Sommet sur l’adaptation au climat : un appel à l’action

Élévation du niveau de la mer, conditions météorologiques extrêmes ou pénuries alimentaires, comment répondre aux effets du changement climatique sur les populations ? C’était la question posée lors du Sommet sur l’adaptation au climat qui a eu lieu la semaine dernière aux Pays-Bas.

Vers un renforcement de l’adaptation

 

Le premier sommet international sur l’adaptation au climat s’est tenu le 25-26 Janvier 2021, aux Pays-Bas. Organisé virtuellement en raison de la pandémie du Covid 19, ce sommet a réuni plusieurs dirigeants et leaders à travers le monde. Il y avait entre autres le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron ou le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres.

Cette année 2021 aura plusieurs tournants au cours desquels les dirigeants et les peuples du monde montreront vraiment leur solide engagement. “Nous n’avons pas fait grand-chose en matière d’adaptation jusqu’à présent” a déclaré l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, la semaine dernière aux journalistes.

Et c’est bien pour renforcer les mesures d’adaptation nécessaires pour rendre la planète plus résiliente aux conséquences du changement climatique que ce sommet a eu lieu.  Contrairement aux mesures d’atténuation des effets du changements climatiques qui visent à réduire les gaz à effet de serre, les programmes d’adaptation veulent limiter les impacts du changement climatique déjà présents. Surtout dans les pays du Sud qui font face à des défis majeurs liés au climat.

 

 

Des impacts déjà visibles

 

A l’occasion de ce Sommet, l’ONG Germanwatch a publié le 25 Janvier 2021 son indice mondial des risques climatiques, comme chaque année. Sans surprise, selon les pays à faible revenu qui paient le plus gros tribu face au changement climatique.  Le rapport a recensé 11000 phénomènes météorologiques qui ont coûté la vie à environ 500 000 personnes entre 2000 et 2019 pour un coût de 2,560 milliards de dollars.

Puerto Rico, le Myanmar, Haïti, le Zimbabwe ou encore les Philippines ont été les pays les plus touchés. Toujours selon ce rapport, les pays pauvres sont les premiers victimes par manque de moyens et d’infrastructures, alors même qu’ils ne sont pas responsables de ce dérèglement climatique.

Raison pour laquelle le chef de l’ONU, António Guterres a lancé un appel pour augmenter les financements pour l’adaptation et la résilience des pays vulnérables. “L’adaptation ne peut être la moitié négligée de l’équation climatique”, a-t-il ajouté.

 

Des appels à l’action en faveur du climat

 

Lors de son discours, António Guterres a demandé que 50% des financements climatiques fournis par les pays donateurs et les banques multilatérales de développement soient dédiés à l’adaptation et à la résilience des pays en développement.

Il a tenu à rappeler aux pays développés leurs engagements dans le cadre de l’Accord de Paris en 2015. Ces derniers avaient promis un investissement de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays les plus pauvres mais les objectifs sont encore loin d’être atteints.

M.Guterres a également appelé les pays riches à faciliter l’accès aux financements pour les pays pauvres et à étendre les initiatives pour alléger leurs dettes avec par exemple, des échanges dette contre adaptation. Pour finir, il a demandé à soutenir les initiatives régionales d’adaptation et de résilience.

Par ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé lors de ce sommet, le lancement du Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA). Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a déclaré que la BAD s’engageait à verser 25 milliards de dollars pour le financement climatique avec au moins la moitié (soit 12,5 milliards de dollars) dédiée à l’adaptation et la résilience au changement climatique des pays d’Afrique.

Des appels à l’action, beaucoup d’engagements, reste maintenant ce nouvel élan jusqu’à la COP 26, la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat prévue en Novembre à Glasgow, au Royaume-Uni.

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