A côté des tendances durables comme le bio et le naturel, le mouvement du zéro déchet fait aussi couler beaucoup d’encre. Mais c’est quoi, concrètement, le zéro déchet ? Peut-on vraiment être 100% zéro déchet ? Intéressons-nous à ce sujet qui suscite l’engouement .
Que signifie le zéro déchet ?
Emballages, appareils électriques, vieux vêtements, la planète croule sous les déchets en tout genre. Ce qui pose de graves problèmes environnementaux.
Le zéro déchet est une démarche qui consiste à réduire sa production de déchets au maximum pour aider la planète à souffler. Ce nouveau style de vie répond à des sociétés de plus en plus sensibilisées à la cause environnementale et à la surconsommation. Ils souhaitent consommer différemment surtout de façon plus durable.
Le zéro déchet se base sur cinq règles que l’on appelle les 5R :
Refuser : Refuser toutes les choses inutiles qui vont finir à la poubelle.
Réduire : Adopter un mode de vie plus minimaliste en achetant que le strict nécessaire. Achetez moins mais mieux.
Réutiliser : Donner une seconde vie à nos objets en les réparant ou en leur donnant une autre fonction.
Recycler : Si vous ne pouvez pas refuser, réparer ou réutiliser un objet, il faut alors le recycler.
Rendre à la terre : Composter nos déchets organiques pour en faire de l’engrais et l’utiliser pour notre jardin par exemple.
Le mouvement
“Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas.” C’est la devise du style de vie zéro déchet qui compte de plus en plus d’adeptes.
Et c’est Bea Johnson, une française installée aux Etats Unis et passionnée de minimalisme, qui a rendu célèbre ce mode de vie auprès du grand public en 2008. Elle en a même fait un livre “Zero Waste” qui a eu un succès fulgurant. Depuis le mouvement a fait du chemin. Il est adopté de plus en plus par des personnes se recentrer sur l’essentiel tout en luttant contre la pollution environnementale. Comme un retour en arrière en adoptant les réflexes écologiques et minimalistes de nos parents et grands-parents.
Produire zéro déchet est impossible, ne serait-ce que par tous les détritus générés pour la production d’un objet avant qu’il arrive chez nous. Mais c’est un objectif dont on peut se rapprocher.
Chaque geste compte et chacun de nous peut contribuer à la préservation de la planète. Alors parlez du zéro déchet autour de vous (proches, amis collègue) et partagez cet article sur les réseaux sociaux
La COP 27 c’est demain. Une conférence attendue au tournant pour répondre à l’urgence climatique. Mais qu’est-ce qu’une COP et à quoi sert-elle ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur le rendez-vous climat de l’année.
Qu’est-ce que la COP 27 ?
Le terme « COP » ou « Conférence des Parties » sont des réunions annuelles où les gouvernements mondiaux tentent de mettre en place un processus commun de lutte contre le dérèglement climatique. Ces conférences sont organisées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Ce sont elles qui ont mené à la signature du Protocole de Kyoto en 1997, qui a lancé les premiers engagements de réduction des émissions de CO2, puis de l’Accord de Paris, en 2015 à la COP21 organisée à Paris.
Les conférences ont lieu dans des villes différentes chaque année, selon un système de rotation des continents. La 27e conférence des parties (COP 27) à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendra du 6 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Quel est le programme ?
Sous le slogan «Together for Implementation» (Ensemble pour la mise en œuvre), la COP27 veut renforcer la mise en œuvre des promesses et des engagements concernant la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.
L’Égypte qui sera dans cette COP 27, le porte-drapeau de l’Afrique, aspire à faire progresser les négociations mondiales sur les changements climatiques. S’appuyant sur les résultats de la COP26, les organisateurs souhaitent agir sur un éventail de questions essentielles pour faire face à l’urgence climatique dont : – de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre à l’adaptation aux conséquences inévitables des changements climatiques, en passant par le respect des engagements à financer l’action climatique dans les pays en développement et la collaboration internationale dans la lutte contre le changement climatique. Les thèmes de cette année sont l’adaptation; l’atténuation, le financement et la collaboration.
Ce sommet très attendu, abordera un large éventail de thématiques sur plusieurs jours distincts, tels qu’une journée pour le financement, une journée pour l’adaptation, une journée pour l’eau et une autre journée pour la décarbonisation. Outre les réunions officielles, il y’aura également beaucoup d’événements parallèles, de discussions de groupe, de tables rondes et d’autres formats interactifs pour interagir avec un public plus large.
Calendrier de la COP27
Qui participe à la COP 27 ?
Du monde, beaucoup de monde. Les COP réunissent environ 30 000 participants chaque année. Les principaux acteurs sont les délégations nationales : les équipes de négociateurs envoyées par chaque pays. Ce sont elles qui vont défendre l’intérêt de leurs pays et tenter de peser sur les discussions. Des scientifiques, des ONG, des entreprises, des collectivités territoriales, des populations autochtones et des médias du monde entier feront également le déplacement.
Par ailleurs, cette COP27 sera marquée par l’absence de Greta Thunberg, la figure de la jeunesse engagée dans la lutte contre le changement climatique. La militante écologiste suédoise a indiqué auprès de la BBC qu’elle ne se rendrait pas à Charm el-Cheikh, estimant que ces conférences sur le climat «ne fonctionnaient pas vraiment ». Un constat amer partagé par de plus en plus de militants pour le climat, qui boycottent ce grand rassemblement planétaire.
Comment la COP est-elle financée ?
Quand on parle de l’organisation d’une COP, la facture peut rapidement s’élever à des dizaines de millions d’euros. Et pour cause, le pays hôte doit notamment gérer l’aménagement du lieu de la conférence, ses équipements, la sécurité, la communication, les dépenses de la délégation de l’ONU et des délégués des pays les plus pauvres. Outre la contribution du pays hôte, une part importante de financements de la COP provient d’investissements privés.
C’est précisément la participation de ces sponsors privés qui fait débat à la COP 27. En effet, parmi les partenaires choisis par l’Égypte cette année, on retrouve Coca-Cola, considérée comme le plus gros pollueur de plastiques au monde. Selon Greenpeace, le géant américain produirait 120 milliards de bouteilles en plastiques jetables par an avec 99% des plastiques fabriqués à partir de combustibles fossiles. Dans la liste des sponsors de la COP 27, on retrouve également d’autres entreprises privées non climato-compatibles comme la compagnie aérienne Egyptair ou encore les groupes Vodafone et Microsoft.
Les COP sont-elles vraiment utiles ?
Les COP permettent aux pays de négocier et d’aboutir à des traités pour gérer le climat ensemble. Alors évidemment, en théorie, tout à l’air simple. Sauf que dans la pratique, c’est nettement plus compliqué.
Le problème est que tous les pays ne sont pas forcément d’accord, ce qui est assez logique. Deuxièmement, ces traités ont toujours été jusqu’à aujourd’hui des traités « non-obligatoires ». Cela veut dire que même si un gouvernement signe un traité international comme l’Accord de Paris, rien ne l’oblige à respecter ses engagements. Pire encore, un pays signataire peut se retirer de ces accords comme ce fut le cas avec les Etats-Unis. En effet, l’ancien président Donald Trump avait retiré de l’Accord de Paris sur le Climat en 2017 son pays, considéré comme le deuxième plus gros pollueur du monde après la Chine. Une décision qui avait suscité la consternation générale avant que le président Biden réintègre les Etats-Unis dans l’accord en 2021.
Cet épisode traduit le paradoxe incroyable avec les COP : on continue à faire des conférences et à produire de nouveaux traités chaque année alors que rien ne garantit que ces derniers soient respectés. On constate surtout que chaque année, les objectifs fixés précédemment de ces traités ne sont, jamais atteints. Dans un rapport publié en octobre dernier, les Nations Unies estiment que les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow l’année dernière « n’ont permis qu’une différence négligeable par rapport aux prédictions d’émissions pour 2030 ». Cela fait donc beaucoup de réunions pour peu d’actions concrètes.
Reste à voir si la prochaine COP qui débute demain sera à la hauteur de l’urgence climatique.
Il est possible de faire pousser des plantes sans terre. Celle-ci est alors remplacée par un substrat neutre (billes d’argile, sable, feutre horticole…), voire même par de l’eau. C’est ce qu’on appelle l’hydroponie ou hydroculture.
Mohamed Houmed Mohamed lors de la 1ère édition du concours D-startup
Alors que le changement climatique, la raréfaction des ressources en eau et la dégradation des sols sont au cœur de tous les débats, l’agriculture hydroponique pourrait en partie être la solution à ces problèmes.
Si cette technique a autant le vent en poupe, c’est aussi parce qu’elle possède un formidable atout écologique : la préservation de la ressource en eau. Selon les études, cette nouvelle technique agricole permet d’économiser jusqu’à 95 % d’eau. L’hydroponie offre également des rendements nettement supérieurs à l’agriculture traditionnelle en pleine terre et cela sans usage de pesticides.
C’est dans ce contexte, que deux jeunes entrepreneurs Mohamed Houmed Mohamed et Dimis Daoud Ahmed ont créé la start-up “ECOFARM” à Djibouti. Des bancs du lycée jusqu’à maintenant, ils ont travaillé ensemble pour repérer et apporter des solutions innovantes aux défis environnementaux à Djibouti.
Leur jeune entreprise ambitionne aujourd’hui de développer la production hors-sol et diversifier l’offre dans le pays en termes de fruits et de légumes. En effet, Djibouti souffre d’un déficit en terres cultivables et en eau qui aggrave les problèmes d’insécurité alimentaire et de production agricole. Le projet d’agriculture hydroponique d’ECOFARM permettrait d’améliorer la productivité agricole des populations rurales et réduire ainsi leur vulnérabilité face au changement climatique.
L’hydroponie, comment ça marche ?
L’hydroponie, c’est la culture de végétaux sans sol, et dans l’eau. Les plantes grandissent dans des bacs d’eau mélangée à une solution qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels à la plante. Les supports de culture pour les plantes remplaçant la terre peuvent être constitués de billes d’argile, de mousse synthétique ou laine de roche. L’hydroponie permet de cultiver des plantes, des légumes et végétaux. C’est une agriculture innovante adaptée aux évolutions climatiques et respectueuse de l’environnement d’autant qu’elle offre la meilleure solution pour optimiser la consommation d’eau, des pesticides et des engrais.
Nos deux jeunes entrepreneurs djiboutiens se sont lancés dans ce projet innovant et inspirant. Ils sont aujourd’hui en passe de le réaliser grâce à un concours national qui leur donnerait un coup de boost. Le programme appelé D Start-Up et organisé par le Fonds Souverain de Djibouti, récompense les projets innovateurs de jeunes entrepreneurs et entrepreneuses djiboutiens.
Le premier Sommet International sur le climat et la recherche se tiendra à Djibouti du 23 au 25 octobre 2022. Écolo à Djibouti vous explique tout ce que vous devez savoir sur cette rencontre d’envergure.
Quels sont les objectifs de ce sommet ?
Ce dimanche 23 octobre 2022, le président djiboutien S.E.M. Ismaïl Omar Guelleh prononcera un discours à la cérémonie d’ouverture de la conférence internationale sur le climat. Organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ce sommet qui réunira des chefs d’État sera consacré aux questions climatiques et environnementales en Afrique. Au programme : biodiversité, impacts du changement climatique en Afrique, recherche sur le climat, adaptation ou encore résilience.
En marge de ce sommet, aura lieu l’inauguration officielle de l’Observatoire Régional de Recherche de l’Environnement et du Climat (ORREC). Installé au sein du Centre d’Étude et de Recherche de Djibouti (CERD), cet observatoire aura pour rôle de fournir des évaluations scientifiques, coordonnées à l’échelle internationale, de l’ampleur, de la chronologie et des effets potentiels de l’évolution du climat sur l’environnement et les conditions socio-économiques en Afrique de l’Est. Un travail qui doit faciliter la coopération entre les scientifiques du climat.
Avec cette conférence, la République de Djibouti veut renforcer la recherche scientifique et l’innovation tournées vers les questions du climat, au plan national et régional. Une première étape pour le développement d’une collaboration qui laissera une large place au défi du changement climatique mais qui contribuera également à la constitution d’une base de données régionale sur ces changements climatiques. En effet, l’ORREC prévoit de faciliter l’accès, la diffusion et la valorisation de la recherche et de l’innovation technique sur le climat, en Afrique de l’Est.
Qui participe à ce sommet international sur le climat ?
Plusieurs chefs d’États africains seront présents à cette conférence internationale afin de discuter des initiatives de lutte contre le changement climatique sur le continent. L’Afrique, bien qu’étant le continent le moins responsable des émissions de gaz à effet de serre, est considéré comme le plus vulnérable aux impacts des variations climatiques. Inondations plus fréquentes, sécheresses plus longues, périodes de chaleur extrême et élévation du niveau des mers, ceux qui ont le moins de ressources et qui ont le moins contribué à la crise climatique sont confrontés aux conséquences les plus graves. Une situation qui pousse les pays africains à centrer leurs efforts collectifs pour encourager une approche commune et coordonnée au changement climatique sur l’ensemble du continent, en s’appuyant notamment sur la recherche et l’innovation.
Outre les représentants politiques, des acteurs clefs des mondes de la science et de la santé assisteront à cette rencontre avec des universitaires et des chercheurs scientifiques mais aussi des organisations de jeunes, des militants écologistes et d’autres parties prenantes essentielles. Différents panels de discussion prendront place au cours de ces trois jours et passeront en revue les défis et les progrès réalisés dans la lutte contre le changement climatique en Afrique.
Avec plus de 200 participants et une soixantaine d’intervenants attendus, ce sommet qui aura lieu au Djibouti Palace Kempinski, sera l’occasion pour Djibouti de consolider son rôle d’interface entre l’ensemble des acteurs qui agissent sur les questions environnementales, économiques et sociales de l’Afrique de l’Est.
Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Est, et plus précisément certaines parties de la Somalie, de l’Éthiopie et du Kenya, sont exposées à une sécheresse hors-norme. Des températures records et des conditions extrêmes qui n’ont cessé de s’aggraver au cours de ces dernières années. Selon les agences humanitaires de l’ONU, la région fait face à “un événement climatique inédit depuis au moins 40 ans”.
Conflits en Ukraine, criquets, sécheresses
Quatre mauvaises saisons de pluie successives en octobre 2020, mars 2021, octobre 2021 et mars 2022 ont entraîné une sécheresse extrême, étendue et persistante. Les récoltes sont ravagées, le bétail meurt et la faim augmente. L’ONU estime à 3,6 millions le nombre de têtes de bétail mortes au Kenya et en Éthiopie à cause de la sécheresse, dans des zones où l’élevage est la principale source de revenus des populations locales. En Somalie, c’est plus d’un animal sur trois qui a péri depuis la mi-2021.
Par ailleurs, les précipitations insuffisantes ont forcé un grand nombre de personnes à quitter leurs maisons à la recherche de nourriture et d’eau potable. Au premier trimestre de l’année 2022, on comptait plus de 13 millions de personnes déplacées en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. Une situation qui accentue les problèmes d’insécurité alimentaire dans la région. Ils sont actuellement plus de 16,7 millions de personnes dans les trois pays à souffrir de faim aiguë et ce nombre devrait atteindre 20 millions d’ici septembre.
Djibouti est frontalière de l’Ethiopie et de la Somalie pour lesquels certaines zones sont confrontées à la sècheresse depuis quelques semaines maintenant. D’après une analyse IPC menée en mai 2022, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë élevée à la fin de l’année est estimée à 192 000 personnes, soit 16% de la population totale. Pour ne rien arranger, la guerre en Ukraine a fait grimper le cours de certaines denrées alimentaires. Aujourd’hui, le blé se fait rare et atteint des prix inabordables. La raréfaction et la hausse des prix touchent tout le continent africain. A Djibouti, la crise ukrainienne a impacté les produits alimentaires tels que le blé, l’huile et la farine
Mais pour des pays comme le Kenya, l’Éthiopie, le Soudan et le Soudan du Sud qui importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, les choses se compliquent. La situation est encore plus critique pour la Somalie, qui importe même 90% de son blé auprès de ces deux pays.
Le 14 juin, Paul Kagame, le président rwandais déclarait qu’“il était inacceptable que l’Ukraine, un pays de 44 millions d’habitants, nourrit l’Afrique, un continent de 1,4 milliards d’habitants“. Il devient donc urgent de créer un système alimentaire basée sur une agriculture familiale et surtout locale pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique.
Enfin, les invasions de criquets voraces de 2020 et 2021 ont dévoré des milliers d’hectares de cultures, affectant, en 2021, l’alimentation de 3,5 millions de personnes dans la Corne, particulièrement au Kenya, qui a connu la pire invasion de criquets pèlerins depuis plus de quarante ans.
Une réponse tardive malgré les signaux d’alerte
En septembre et novembre 2021, les scientifiques du réseau du système d’alerte précoce contre la famine (Famine Early Warning Systems Network) lançaient déjà un avertissement selon lequel une sécheresse extrême était imminente dans la Corne de l’Afrique si les faibles précipitations saisonnières se poursuivaient en 2022.
Dans un autre rapport publié en novembre 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mettait en garde contre une sécheresse imminente et s’inquiétait que «la combinaison de saisons consécutives de précipitations inférieures à la moyenne, des prix élevés des denrées alimentaires et des conflits localisés risque d’aggraver davantage l’insécurité alimentaire aiguë en Somalie ».
Cependant malgré ces signaux avant-coureurs, aucune réponse suffisante n’a été apportée avant que la crise atteigne le seuil critique. Les États et la communauté internationale n’ont pas su anticiper la crise alimentaire en dépit de l’amélioration des systèmes d’alertes précoces et des efforts déployés par les ONG sur le terrain.
Autre chose : malgré l’urgence, les appels pour répondre à la sécheresse restent largement sous-financés. Le Programme Alimentaire Mondial avait réagi en février 2022 en lançant un appel à financements de 426 millions de dollars. Seul 4% de la somme avait été réunie. Pourquoi ? Parce que la levée de fonds importants pour l’action humanitaire dépend à ce jour de l’attention des médias et du public, qui n’est mobilisée qu’une fois que le niveau critique de la crise est atteint. Un mécanisme défaillant car les populations ont, entre-temps, épuisé tous leurs moyens de subsistance.
Dans un rapport publié en mai 2022 par les ONG Oxfam et Save the Children et dans lequel ils dénoncent justement ces inactions, les chiffres avancés sont dramatiques. Selon leurs estimations, une personne meurt de faim toutes les 48 secondes, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, des chiffres qui risquent d’empirer dans les mois à venir.
Les méthodes d’actions en cas de crise doivent donc changer. Il faut agir vite et éviter qu’une catastrophe humanitaire comme celle de 2011 se répète. Cette sécheresse qui avait coûté la vie à 260 000 personnes en Somalie – mortes de faim – dont la moitié étaient des enfants âgés de moins de six ans. Cette crise qui avait pourtant eu des signes avant-coureurs visibles dès août 2010, avait frappé plus de 13 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique.
Tous les acteurs (États, donateurs, ONG) doivent modifier leur approche vis-à-vis des situations de sécheresse chronique et ne doivent pas attendre la confirmation de la catastrophe avant d’intervenir. D’autant plus que d’après les experts du climat, ces événements climatiques risquent d’être plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.
A l’occasion des jeux internationaux de la jeunesse, Écolo à Djibouti a participé au côté de l’association sportive du Lycée Français à Djibouti à une journée de nettoyage de lycée et de la plage, le 26 avril 2022.
Les lycéens ont d’abord commencé la journée par le nettoyage de la cour de leur lycée avant de s’attaquer aux déchets de la plage. Bravo et encore merci au petit monde qui s’est retrouvé avec bonne humeur malgré la chaleur.
Il est 7 heures du matin, le thermomètre grimpe tranquillement. Dans le quartier centre de la ville, un petit groupe s’est constitué. Non, ils ne sont pas venus profiter du soleil : ils s’apprêtent plutôt à rénover la façade d’un mur de la ville, situé devant le supermarché du groupe Al Gamil, au carrefour entre le marché et l’Institut français de Djibouti.
C’était le 18 février dernier. A l’origine de l’action, Kader Kassim, qui lance un appel via les réseaux sociaux, espérant convaincre jeunes et moins jeunes de venir lui prêter main-forte pour une matinée de nettoyage dans la ville. Sur Twitter, ce jeune djiboutien, journaliste à la Radiodiffusion télévision de Djibouti (RTD), est suivi par quelque 7 300 utilisateur·rices. Avec ce qu’il faut d’humour, de satire politique et d’autodérision, il y prend régulièrement la parole en texte pour apporter son regard sur la société actuelle.
“Je passe devant ce mur tous les jours, quand je me rends à mon travail. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu lui donner une meilleure apparence en le nettoyant.” nous confie Kader.
Et l’initiative a trouvé son public. Sur place, une centaine de participants présents et plus que jamais motivés à nettoyer la nature. Très soucieux de leur environnement, pleins de bonne volonté, gantés et armés de sacs-poubelles, ils s’attaquent aux mégots, papiers et autres bouteilles qui jonchent le sol aux alentours. Ils passent ensuite un coup de peinture sur le pan de mur. De quoi lui redonner de l’éclat après les intempéries et la pollution. Malgré la chaleur, bonne humeur, solidarité et motivation étaient de la partie !
Cette initiative a réunit des gens de tout âge, tout horizon, étudiants, humoristes, politiciens, citoyens de tous bords, dans le but d’effectuer un nettoyage citoyen. Chahad, 18 ans, étudiante en génie mécanique à l’université, faisait partie de ces jeunes bénévoles venus prêter main forte afin de procéder au nettoyage. Voici sa réponse quand nous lui avons demandé pourquoi elle avait rejoint l’initiative de Kader : «Je crois qu’en participant à des journées citoyennes un peu partout dans la ville, le décor de celle-ci pourrait embellir un jour.»
Des initiatives de plus en plus nombreuses
Depuis quelques années, les opérations citoyennes de nettoyage se multiplient à travers le monde. La preuve : le « World Cleanup Day » – la journée mondiale du nettoyage de notre planète qui prend chaque année de plus en plus d’ampleur.
A Djibouti aussi, les initiatives de ce genre gagnent également du terrain. Et pour cause ? Au bord des routes, dans la nature, sur les trottoirs ou parfois même à quelques centimètres seulement d’une poubelle, partout les détritus de notre société pullulent. Face à ce fléau environnemental, les citoyens s’organisent et n’hésitent plus désormais à mettre les mains dans le cambouis pour décrasser un environnement trop souvent pollué. Signe peut-être que la prise de conscience est en marche.
Rappelons qu’au-delà du désagrément esthétique, les déchets affectent directement de nombreux écosystèmes et de nombreuses espèces. Ces déchets peuvent être également la source davantage de pollutions de l’air, des sols et des océans, représentant alors un réel danger pour la santé des populations.
Les nettoyages des espaces naturels sont alors une belle manière de nettoyer la nature pour la soulager des déchets abandonnés. Mais surtout de rassembler les différents acteurs de la société autour d’une cause commune : celui de la préservation de l’environnement.
Le changement climatique coûte à l’Afrique 7 à 15 milliards de dollars par an, d’après l’ONU. La COP 27 qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh doit donc être l’occasion aux leaders mondiaux de tenir leur promesse de financement et de joindre enfin, le geste à la parole.
Champ en Afrique du Sud – REUTERS/Siphiwe Sibeko
Une profonde injustice climatique
L’Afrique est, de loin, le continent qui émet le moins de CO2 mais il est pourtant menacé comme les autres continents par les effets du changement climatique. Et il n’est absolument pas armé pour s’adapter à ces nouvelles conditions.
Sécheresses, réduction de la fertilité des sols, érosion côtière, inondations meurtrières et autres phénomènes climatiques extrêmes frappent durement les pays du continent. Et la situation risque d’empirer. En effet, les aléas liés au climat devraient s’intensifier à l’avenir, accentuant les vulnérabilités de ce continent telles que l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les conflits.
Par ailleurs, ces impacts sont exacerbés par la capacité d’adaptation au changement climatique limitée du continent. Et pour cause, l’intégration de la contrainte climatique dans les politiques de développement à un coût considérable. Des dépenses qui pèsent sur les économies fragiles de ces pays pauvres. Plusieurs pays africains attribuent déjà des ressources importantes destinées au développement pour faire face aux conséquences des évènements climatiques. Dans un rapport publié en février 2022 par le centre de réflexion Power Shift Africa, basé à Nairobi, les États africains consacrent jusqu’à 5% de leur PIB pour lutter contre les effets du changement climatique. En Éthiopie par exemple, c’est 5,6% du PIB du pays qui est alloué la lutte contre le changement climatique. Si rien n’est fait, le changement climatique menace d’annuler les gains de développement durement gagnés de l’Afrique.
Des sommes conséquentes quant on considère la situation économique du continent qui reste toujours précaire. Ce sont ainsi les pays les moins responsables qui sont confrontés à des risques plus importants et disposent de moins de moyens pour s’adapter. Une situation qui traduit l’injustice climatique profonde à laquelle est confrontée l’Afrique.
“Ce rapport montre la profonde injustice de l’urgence climatique”,
a déclaré Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.
La question de l’aide des pays riches devrait être, une fois de plus, le sujet brûlant des négociations cruciales sur le climat prévues en Égypte en novembre (COP 27). Un sujet très controversé et source de colère des pays africains ces dernières années. En effet, les pays industrialisés, responsables du changement climatique, sont encore peu à l’écoute des pays pauvres qui paient pourtant le prix de leur développement économique. En 2009 à Copenhague, ils s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts des pays en développement contre les dérèglements climatiques. Onze ans plus tard, le compte n’y est toujours pas.
Tenir les promesses de financement
Un rapport publié en 2015 par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estimait le coût de l’adaptation au changement climatique en Afrique à 50 milliards de dollars par an d’ici 2050. Des chiffres revus à la hausse depuis.
Une nouvelle étude publié le 21 septembre 2022, fustige les pays riches et dénonce les montants insuffisants des financements climatiques alloués à l’Afrique. Dans ce document qui cartographie les flux de financement du climat en Afrique, l’Organisation internationale de politique climatique, Climate Policy Initiative (CPI) estime que gouvernements africains ont besoin d’un montant de 277 milliards USD par an pour mettre en œuvre leurs objectifs de développement durable. Or en 2020, ce financement ne s’élevait qu’à 29,5 milliards de dollars, soit un déficit de 247,5 milliards de dollars par an et seulement 12 % des besoins.
La qualité des financements pose également problème, car la plupart d’entre eux sont fournis pour l’instant via des prêts plutôt que des subventions. Dans un nouveau rapport intitulé “Les financements climat en Afrique de l’Ouest”, l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam critique l’aide des pays industrialisés qui tend à alourdir l’endettement des pays pauvres. L’étude, publié le 27 septembre 2022, intervient dans la série des rapports destinés à faire pression sur les pays riches pour qu’ils en fassent plus à l’approche des négociations mondiales sur le climat en Novembre 2022.
Selon cette étude, les deux tiers (62%) du financement fournis à l’Afrique de l’Ouest de 2013 à 2019 pour la lutte climatique étaient principalement des prêts qui devront être remboursés, la plupart avec des intérêts. Des procédés qui accentuent la charge financière et la vulnérabilité climatique des pays en développement qui croulent déjà sous les dettes. Le Niger a par exemple reçu jusqu’à 51% de financement climatique sous forme de prêts et de dettes. Il est pourtant en haut de la liste des pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique (voir liste ici).
Si les attentes des États africains n’ont eu que peu d’écho jusqu’à présent, il est absolument vital qu’elles soient entendues en 2022. Au delà des divergences politiques, ce sont les vies et les moyens de subsistance de millions de personnes qui sont en jeu et risquent de se dégrader à cause des changements climatiques. Accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, doubler les financements consacrés à l’adaptation au changement climatique et surtout compenser les dommages subis sont autant sont autant de sujets pour lesquels les pays africains attendent des actions concrètes de la part des pays riches.
Les dirigeants africains espèrent par ailleurs recueillir, à travers le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA), une capitalisation de 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d’investissements. Ce fonds lancé en avril 2021 par la Banque africaine de développement et du Centre mondial sur l’adaptation (GCA), a pour but de renforcer les projets d’adaptation et de résilience en Afrique par un accès direct aux financements. Un programme ambitieux qui ne semble pas particulièrement intéresser beaucoup de pays du Nord.
Rendez-vous est donc pris en novembre 2022 pour voir si ce nouvelle COP sera celle qui sortira finalement l’Afrique de l’injustice climatique.
Pour célébrer le 8 mars, la journée des droits des Femmes, Ecolo à Djibouti met à l’honneur les femmes de l’ombre, celles que l’on croise au quotidien et dont on ne parle jamais.
Il est 21h du soir. Depuis la route de Venise, plusieurs silhouettes se distinguent. Une dizaine de femmes sont en pleine activité sur le côté de la route, depuis déjà quelques heures. Elles sont employées à l‘Office de la voirie de Djibouti (OVD). Mais contrairement à leurs collègues masculins, elles ne conduisent pas une benne, elles n’y déversent pas non plus les poubelles mais leur métier appartient au même monde du nettoyage : elles sont balayeuses de rue.
Elles font partie de la nouvelle cohorte d’agents de nettoiement venue renforcer les rangs du personnel technique depuis 2009 à Djibouti. Balais brosse en mains, munies de leur combinaison orange fluo, de gants et d’un masque, les balayeuses de rue arpentent une bonne quinzaine de kilomètres par jour. Sur le terrain, elles interviennent en équipe et toujours sous la responsabilité d’un encadrant chef d’équipe. 6 jours sur 7, elles sillonnent les rues, selon un itinéraire précis, pour débarrasser les souillures des habitants, des commerçants et des restaurateurs Djiboutiens.
Et l’histoire derrière la création de cette brigade féminine de la propreté est encore plus hallucinante. Nous sommes en novembre 2006 et Djibouti-ville s’apprête à abriter durant deux semaines le 11ème Sommet des chefs d’États et de gouvernement du COMESA. Près de 300 agents techniques – femmes sont alors embauchées très rapidement par les services de la voirie. Elles donnent un grand coup de balai sur les grands axes de la ville et se chargent de maintenir les rues de l’agglomération propres pendant toute la durée de l’événement.
Et leur travail plait. Beaucoup. La ville respire après leurs passages quotidiens. Les allées et les trottoirs, habituellement jonchés de sacs plastiques, cartons, papiers, sont désormais propres. Ce qui ne devait durer que quelques jours, se transforma alors en un vrai emploi. En effet, les 300 femmes intègrent officiellement les services de la voirie de Djibouti en 2009, grâce notamment à un coup de pouce du gouvernement.
Une nettoyeuse de rue en plein travail
Un métier difficile
Lorsque les rues ne sont pas balayées, les débris et les ordures peuvent s’accumuler à une vitesse alarmante, soulignant la nécessité d’un balayage régulier des rues. Mais si les métiers de la propreté constituent un maillon essentiel dans la bonne gestion de nos villes, leur pénibilité est souvent sous-estimée.
En effet, pour être balayeuse de rue à Djibouti il faut être solide, c’est physique, très physique. Au quotidien, les horaires souvent décalés sont éprouvants. Les balayeuses de rue commencent tôt le matin ou finissent tard le soir. Elles arpentent les rues pendant plusieurs heures, tout en maniant le balai principalement à la seule force des parties supérieures du corps. Terriblement efficaces, les sacs poubelles remplis entreposés sur le côté de la route en attente du camion-benne sont seuls témoins de leur passage. Le rythme des tournées, les gestes répétitifs, la circulation routière et le travail de nuit rendent physique et pénible le travail surtout à la fin de la tournée lorsque des dizaines de kilomètres ont été parcourus à pied.
Difficile par nature, le métier de balayeuse de rue l’est encore plus pendant l’été. Les visages dissimulés sous leur voile pour se protéger du soleil et des nuages de poussière, elles continuent leur travail sous les températures caniculaires.
Mais cela n’empêche pas ces femmes-courages d’effectuer la même tâche fastidieuse tous les jours. Malgré les préjugés, elles ont réussi à se frayer un chemin dans le secteur quasi exclusivement masculin de la propreté urbaine alors même qu’elles sont largement majoritaires dans le secteur du nettoyage domestique à Djibouti.
Invisibles pour beaucoup
Rares sont celles qui ont choisi ce métier par vocation. Ces travailleuses des déchets sont avant tout des personnes issues des milieux populaires. Leur recrutement s’est d’ailleurs fait dans le cadre d’un dispositif d’insertion sociale du gouvernement. L’initiative appuyée par des structures associatives féminines Djiboutiennes, visait à accompagner les femmes en situation de précarité vers l’emploi.
Main-d’œuvre non qualifiée, le salaire d’une balayeuse de rue a tendance à être bas face à l’étendue de leurs labeurs exténuantes. Et si elles ont beau être endurcies à l’odeur que dégagent les ordures et aux exigences physiques que requiert leur emploi, elles n’en rêvent pas moins d’avoir un poste valorisé socialement. Car si nous côtoyons tous régulièrement ces femmes, nous sommes loin de mesurer l’importance de leur action pour vivre dans une ville propre.
Les balayeuses, elles aussi savent aussi que leur métier est déconsidéré par la plupart des Djiboutiens. Les gens ne les regardent pas, ne leur disent pas bonjour. Comme une impression qu’elles font partie du mobilier urbain. Une indifférence généralisée qui vire parfois à l’incivilité avec des passants qui jettent leurs mégots et leurs emballages aux pieds de ces femmes, alors même qu’elles sont en plein travail. Des incivilités qui ont de quoi révolter !
Il est donc impératif que les mentalités changent et que les Djiboutiens fassent preuve davantage de civisme. Car si on dit que Djibouti est sale, elle ne se salit pas toute seule ! La loi doit également devenir plus stricte contre les auteurs d’incivilités. Ce serait le meilleur hommage à toutes ces femmes qui maintiennent notre ville propre pour qu’on y vive mieux tous ensemble.
Le requin-baleine possède jusqu’à 300 rangées de dents. Mais nul besoin de s’inquiéter ! Malgré sa taille imposante, il est pacifique et inoffensif pour l’Homme.
Un géant inoffensif
Chaque année, la baie de Ghoubet à Djibouti, est le théâtre d’un spectacle hors du commun. Abandonnant leur zone d’alimentation habituelle, les requins-baleines migrent pour les eaux chaudes de Djibouti qu’ils affectionnent particulièrement. De novembre à janvier, on observe ainsi, ces géants des mers qui viennent se nourrir du plancton qu’ils trouvent en forte concentration à l’extrémité ouest du golfe de Tadjourah.
Malgré leur nom déconcertant, ce ne sont PAS des baleines. Le requin-baleine (Rhincodon typus), qui est juste le plus gros requin qui existe ! Il est surnommé ainsi en raison de sa taille imposante et de ces comportements alimentaires proches de ceux la baleine. Plus gros poisson vivant sur Terre, les grands adultes mesurent généralement entre 10 et 12 mètres de long, mais ont été enregistrés à une longueur maximale d’environ 18 mètres pour un poids de 30 tonnes. . Ce sont plutôt des individus juvéniles que l’on retrouve dans le golfe de Tadjourah à Djibouti, dont la taille varie de 3 à 8 mètres.
Le requin-baleine ne partage pas que son nom avec les baleines et suit également le même régime alimentaire. La gueule grande ouverte, il aspire d’énormes quantités d’eau qu’il rejette par les branchies, tout en retenant plancton, d’algues, petits crustacés et autres petits poissons à la manière de la baleine bleue. Il peut avaler comme ça jusqu’à 1 tonne de plancton par jour.
Une espèce encore méconnue et …menacée
Si on connait bien son alimentation, les comportements reproductifs du requin-baleine est encore mal connue. On sait que c’est une espèce ovovivipare car il produit des œufs qui se développent au sein de son utérus avant de s’y extraire. Mais malgré les recherches menées sur ce gros poisson, aucun site de reproduction n’a pu être identifié de façon concluante. On estime par ailleurs, que leur durée de vie pourrait atteindre 100 ans.
Dans le golfe de Tadjourah, une association française “MEGAPTERA” étudie l’espèce depuis 2004 et tente de récupérer des données sur leur comportement à l’aide de balises taggués sur les requins-baleines.
Le saviez-vous ? La répartition des points blancs que l’on peut apercevoir sur la globalité de son dos joue le rôle de carte d’identité pour chaque requin, chacun ayant un dessin unique. C’est en quelque sorte l’équivalent de l’empreinte digitale d’un humain.
Une population en déclin
Si le requin-baleine ne connaît quasiment aucun prédateur naturel dans son milieu, il fait aujourd’hui face à des menaces telles que la surpêche, la pollution marine, la réduction de son habitat ou encore le tourisme non responsable. A Djibouti, l’espèce est peu connue et ne représente aucun intérêt pour les pécheurs contrairement à certains pays comme la Chine où le commerce de la chair et des ailerons du requin-baleine est pratique courante.
Comme la plupart des espèces marines, le requin baleine est directement menacé par la pollution des mers et des océans. En ouvrant grand la bouche pour filtrer l’eau de mer et se nourrir, le requin baleine a tendance à ingérer une large quantité de déchets, plastiques notamment. Une autre preuve des dangers issus de la mal gestion des déchets.
A Djibouti, il n y’a pas encore de tourisme de masse mais des efforts sont faits pour la protection du requin-baleine. Une Aire Marine Protégée a été mise en place à Arta par l’Office National de Tourisme en collaboration avec le ministère de l’Environnement de Djibouti, afin de les préserver au mieux contre les flux de touristes étrangers et les hélices des bateaux de pêcheurs qui leurs sont souvent fatales.
Par ailleurs, il est capital de former les élèves à Djibouti aux enjeux de la biodiversité et à leurs interdépendances, des sujets qui sont rarement abordés sur les bancs de l’école. L’idée étant qu’ils en apprennent plus par exemple sur les requins-baleines, les dangers qui pèsent sur eux et comment ils pourront contribuer à les protéger. Une meilleure connaissance de la biodiversité marine de leur pays permettra une appropriation plus importante et, à long terme, une meilleure préservation de ce écosystème déjà fragilisé.
En danger d’extinction, le requin baleine est sous le statut d’espèce protégée. Il est ainsi illégal de déranger, toucher, nourrir, blesser ou de le pêcher.
Nager avec les requins-baleines à Djibouti est peut-être une expérience unique, il vous faudra néanmoins prendre toutes les précautions afin de ne pas les blesser ou les déranger. Pour en savoir, découvrez le guide de l’Office de Tourisme Djibouti, sur l’essentiel à savoir après une rencontre avec un requin-baleine.