Sécheresse en Afrique de l’Est : une catastrophe qui passe sous silence

Depuis plusieurs mois, l’Afrique de l’Est, et plus précisément certaines parties de la Somalie, de l’Éthiopie et du Kenya, sont exposées à une sécheresse hors-norme. Des températures records et des conditions extrêmes qui n’ont cessé de s’aggraver au cours de ces dernières années. Selon les agences humanitaires de l’ONU, la région fait face à “un événement climatique inédit depuis au moins 40 ans”.

Conflits en Ukraine, criquets, sécheresses

 

 

Quatre mauvaises saisons de pluie successives en octobre 2020, mars 2021, octobre 2021 et mars 2022 ont entraîné une sécheresse extrême, étendue et persistante. Les récoltes sont ravagées, le bétail meurt et la faim augmente. L’ONU estime à 3,6 millions le nombre de têtes de bétail mortes au Kenya et en Éthiopie à cause de la sécheresse, dans des zones où l’élevage est la principale source de revenus des populations locales. En Somalie, c’est plus d’un animal sur trois qui a péri depuis la mi-2021.

Par ailleurs, les précipitations insuffisantes ont forcé un grand nombre de personnes à quitter leurs maisons à la recherche de nourriture et d’eau potable. Au premier trimestre de l’année 2022, on comptait plus de 13 millions de personnes déplacées en Éthiopie, au Kenya et en Somalie. Une situation qui accentue les problèmes d’insécurité alimentaire dans la région. Ils sont actuellement plus de 16,7 millions de personnes dans les trois pays à souffrir de faim aiguë et ce nombre devrait atteindre 20 millions d’ici septembre.

Djibouti est frontalière de l’Ethiopie et de la Somalie pour lesquels certaines zones sont confrontées à la sècheresse depuis quelques semaines maintenant. D’après une analyse IPC menée en mai 2022, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë élevée à la fin de l’année est estimée à 192 000 personnes, soit 16% de la population totale. Pour ne rien arranger, la guerre en Ukraine a fait grimper le cours de certaines denrées alimentaires. Aujourd’hui, le blé se fait rare et atteint des prix inabordables. La raréfaction et la hausse des prix touchent tout le continent africain. A Djibouti, la crise ukrainienne a impacté les produits alimentaires tels que le blé, l’huile et la farine

Mais pour des pays comme le Kenya, l’Éthiopie, le Soudan et le Soudan du Sud qui importent au moins un tiers de leur blé d’Ukraine ou de Russie, les choses se compliquent. La situation est encore plus critique pour la Somalie, qui importe même 90% de son blé auprès de ces deux pays.

Le 14 juin, Paul Kagame, le président rwandais déclarait qu’“il était inacceptable que l’Ukraine, un pays de 44 millions d’habitants, nourrit l’Afrique, un continent de 1,4 milliards d’habitants“. Il devient donc urgent de créer un système alimentaire basée sur une agriculture familiale et surtout locale pour assurer la sécurité alimentaire de l’Afrique.

Enfin, les invasions de criquets voraces de 2020 et 2021 ont dévoré des milliers d’hectares de cultures, affectant, en 2021, l’alimentation de 3,5 millions de personnes dans la Corne, particulièrement au Kenya, qui a connu la pire invasion de criquets pèlerins depuis plus de quarante ans.

 

Une réponse tardive malgré les signaux d’alerte

 
 

En septembre et novembre 2021, les scientifiques du réseau du système d’alerte précoce contre la famine (Famine Early Warning Systems Network) lançaient déjà un avertissement selon lequel une sécheresse extrême était imminente dans la Corne de l’Afrique si les faibles précipitations saisonnières se poursuivaient en 2022.

Dans un autre rapport publié en novembre 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mettait en garde contre une sécheresse imminente et s’inquiétait que «la combinaison de saisons consécutives de précipitations inférieures à la moyenne, des prix élevés des denrées alimentaires et des conflits localisés risque d’aggraver davantage l’insécurité alimentaire aiguë en Somalie ».

Cependant malgré ces signaux avant-coureurs, aucune réponse suffisante n’a été apportée avant que la crise atteigne le seuil critique. Les États et la communauté internationale n’ont pas su anticiper la crise alimentaire en dépit de l’amélioration des systèmes d’alertes précoces et des efforts déployés par les ONG sur le terrain.

Autre chose : malgré l’urgence, les appels pour répondre à la sécheresse restent largement sous-financés. Le Programme Alimentaire Mondial avait réagi en février 2022 en lançant un appel à financements de 426 millions de dollars. Seul 4% de la somme avait été réunie. Pourquoi ? Parce que la levée de fonds importants pour l’action humanitaire dépend à ce jour de l’attention des médias et du public, qui n’est mobilisée qu’une fois que le niveau critique de la crise est atteint. Un mécanisme défaillant car les populations ont, entre-temps, épuisé tous leurs moyens de subsistance.

Dans un rapport publié en mai 2022 par les ONG Oxfam et Save the Children et dans lequel ils dénoncent justement ces inactions, les chiffres avancés sont dramatiques. Selon leurs estimations, une personne meurt de faim toutes les 48 secondes, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, des chiffres qui risquent d’empirer dans les mois à venir.

Les méthodes d’actions en cas de crise doivent donc changer. Il faut agir vite et éviter qu’une catastrophe humanitaire comme celle de 2011 se répète. Cette sécheresse qui avait coûté la vie à 260 000 personnes en Somalie – mortes de faim – dont la moitié étaient des enfants âgés de moins de six ans. Cette crise qui avait pourtant eu des signes avant-coureurs visibles dès août 2010, avait frappé plus de 13 millions de personnes dans la Corne de l’Afrique.

Tous les acteurs (États, donateurs, ONG) doivent modifier leur approche vis-à-vis des situations de sécheresse chronique et ne doivent pas attendre la confirmation de la catastrophe avant d’intervenir. D’autant plus que d’après les experts du climat, ces événements climatiques risquent d’être plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.

COP 27 : Mettre fin à l’injustice climatique en Afrique

Le changement climatique coûte à l’Afrique 7 à 15 milliards de dollars par an, d’après l’ONU. La COP 27 qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2022, à Charm el-Cheikh doit donc être l’occasion aux leaders mondiaux de tenir leur promesse de financement et de joindre enfin, le geste à la parole.

Champ en Afrique du Sud – REUTERS/Siphiwe Sibeko

Une profonde injustice climatique

 

L’Afrique est, de loin, le continent qui émet le moins de CO2 mais il est pourtant menacé comme les autres continents par les effets du changement climatique. Et il n’est absolument pas armé pour s’adapter à ces nouvelles conditions.

Sécheresses, réduction de la fertilité des sols, érosion côtière, inondations meurtrières et autres phénomènes climatiques extrêmes frappent durement les pays du continent. Et la situation risque d’empirer. En effet, les aléas liés au climat devraient s’intensifier à l’avenir, accentuant les vulnérabilités de ce continent telles que l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les conflits.

Par ailleurs, ces impacts sont exacerbés par la capacité d’adaptation au changement climatique limitée du continent. Et pour cause, l’intégration de la contrainte climatique dans les politiques de développement à un coût considérable. Des dépenses qui pèsent sur les économies fragiles de ces pays pauvres. Plusieurs pays africains attribuent déjà des ressources importantes destinées au développement pour faire face aux conséquences des évènements climatiques. Dans un rapport publié en février 2022 par le centre de réflexion Power Shift Africa, basé à Nairobi, les États africains consacrent jusqu’à 5% de leur PIB pour lutter contre les effets du changement climatique. En Éthiopie par exemple, c’est 5,6% du PIB du pays qui est alloué la lutte contre le changement climatique. Si rien n’est fait, le changement climatique menace d’annuler les gains de développement durement gagnés de l’Afrique.

Des sommes conséquentes quant on considère la situation économique du continent qui reste toujours précaire. Ce sont ainsi les pays les moins responsables qui sont confrontés à des risques plus importants et disposent de moins de moyens pour s’adapter. Une situation qui traduit l’injustice climatique profonde à laquelle est confrontée l’Afrique.

“Ce rapport montre la profonde injustice de l’urgence climatique”,

a déclaré Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa.

La question de l’aide des pays riches devrait être, une fois de plus, le sujet brûlant des négociations cruciales sur le climat prévues en Égypte en novembre (COP 27). Un sujet très controversé et source de colère des pays africains ces dernières années. En effet, les pays industrialisés, responsables du changement climatique, sont encore peu à l’écoute des pays pauvres qui paient pourtant le prix de leur développement économique. En 2009 à Copenhague, ils s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts des pays en développement contre les dérèglements climatiques. Onze ans plus tard, le compte n’y est toujours pas.

 

Tenir les promesses de financement

 

Un rapport publié en 2015 par le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estimait le coût de l’adaptation au changement climatique en Afrique à 50 milliards de dollars par an d’ici 2050. Des chiffres revus à la hausse depuis.

Une nouvelle étude publié le 21 septembre 2022, fustige les pays riches et dénonce les montants insuffisants des financements climatiques alloués à l’Afrique. Dans ce document qui cartographie les flux de financement du climat en Afrique, l’Organisation internationale de politique climatique, Climate Policy Initiative (CPI) estime que gouvernements africains ont besoin d’un montant de 277 milliards USD par an pour mettre en œuvre leurs objectifs de développement durable. Or en 2020, ce financement ne s’élevait qu’à 29,5 milliards de dollars, soit un déficit de 247,5 milliards de dollars par an et seulement 12 % des besoins.

La qualité des financements pose également problème, car la plupart d’entre eux sont fournis pour l’instant via des prêts plutôt que des subventions. Dans un nouveau rapport intitulé “Les financements climat en Afrique de l’Ouest”, l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam critique l’aide des pays industrialisés qui tend à alourdir l’endettement des pays pauvres. L’étude, publié le 27 septembre 2022, intervient dans la série des rapports destinés à faire pression sur les pays riches pour qu’ils en fassent plus à l’approche des négociations mondiales sur le climat en Novembre 2022.

Selon cette étude, les deux tiers (62%) du financement fournis à l’Afrique de l’Ouest de 2013 à 2019 pour la lutte climatique étaient principalement des prêts qui devront être remboursés, la plupart avec des intérêts. Des procédés qui accentuent la charge financière et la vulnérabilité climatique des pays en développement qui croulent déjà sous les dettes. Le Niger a par exemple reçu jusqu’à 51% de financement climatique sous forme de prêts et de dettes. Il est pourtant en haut de la liste des pays les plus vulnérables face aux effets du changement climatique (voir liste ici).

Si les attentes des États africains n’ont eu que peu d’écho jusqu’à présent, il est absolument vital qu’elles soient entendues en 2022. Au delà des divergences politiques, ce sont les vies et les moyens de subsistance de millions de personnes qui sont en jeu et risquent de se dégrader à cause des changements climatiques. Accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, doubler les financements consacrés à l’adaptation au changement climatique et surtout compenser les dommages subis sont autant sont autant de sujets pour lesquels les pays africains attendent des actions concrètes de la part des pays riches.

Les dirigeants africains espèrent par ailleurs recueillir, à travers le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique (PAAA), une capitalisation de 250 millions de dollars pour attirer des milliards de dollars d’investissements. Ce fonds lancé en avril 2021 par la Banque africaine de développement et du Centre mondial sur l’adaptation (GCA), a pour but de renforcer les projets d’adaptation et de résilience en Afrique par un accès direct aux financements. Un programme ambitieux qui ne semble pas particulièrement intéresser beaucoup de pays du Nord.

Rendez-vous est donc pris en novembre 2022 pour voir si ce nouvelle COP sera celle qui sortira finalement l’Afrique de l’injustice climatique.

Écologie : Les éco-gestes sont-ils suffisants ?

Le monde connait actuellement une crise écologique inquiétante et ce n’est plus un secret pour personne. Néanmoins la question qui revient souvent dans les débats est de savoir qui doit agir en priorité ? Est-ce que nos initiatives seules suffiront à faire la différence et sauver la planète ?

Depuis quelques années, la prise de conscience liée aux problématiques environnementales a bien évolué. Les discussions tournent sur l’écologie tournent autour des éco-gestes en adoptant un mode de vie responsable et respectueux de la natureMais qui doit agir ?

Le citoyen lambda ou les grosses usines qui rejettent de tonnes de CO2 par an ? Est-ce que les pays pauvres et les pays développés ont la même responsabilité ? Doit-on rejeter toute la faute sur l’Etat ou devenir soi-même acteur du changement ?

Difficile de pointer du doigt un responsable. Nous partageons tous individuellement et collectivement une même responsabilité vis à vis de l’état actuel de la planète. Par conséquent, chacun à son niveau peut agir pour l’environnement pour laisser une meilleure planète aux générations futures. Parmi les initiatives personnelles pour l’écologie, on entend beaucoup parler des éco-gestes.

 

Les initiatives individuelles sont nécessaires…

 

Un éco-geste est un geste quotidien simple à adopter pour diminuer son impact sur l’environnement. Réduire ses déchets, limiter sa consommation d’énergie, faire attention à son utilisation d’eau, lutter contre la pollution au plastique…ces gestes sont à la portée de tout le monde, du plus jeune au moins jeune.

“Idée reçue : « les éco-gestes ne servent à rien »

Faux. Par exemple, une étude menée en France par Carbone 4, un cabinet de conseil spécialisé sur la transition énergétique a révélé que les éco-gestes permettaient une baisse de 25% des émissions de CO2 par habitant (avec une moyenne de de 10,8 t de CO2 par habitant et par an). Les initiatives individuelles ne sont pas donc négligeables si elles sont réalisées quotidiennement par le maximum de personnes.

De plus, en adoptant un mode de vie plus respectueux de l’environnement, vous inspirerez vos familles, vos amis, vos collègues à faire de même. Plus les citoyens seront nombreux à changer leur comportement pour réduire leurs émissions, plus ils pourront influencer les autorités et les forcer à prendre des lois pour préserver le climat et l’environnement. Les citoyens ont donc un devoir moral de rappeler aux pouvoirs publics d’assumer leurs responsabilités à l’égard des problèmes environnementaux.

“Faire sa part est absolument indispensable pour réussir collectivement.”

 

..Mais les écogestes seuls ne suffisent pas

 

Si les écogestes sont importants, ils sont insuffisants car les problématiques liées au climat et à l’environnement dépassent largement le cadre du simple individu. Nos actions individuelles sont limitées car nous dépendons d’un système qui prône le capitalisme, ne laissant aucune place à la préservation de la planète.

Il n y’a qu’à voir notre totale dépendance vis à vis des énergies fossiles dans nos villes qui assurent aujourd’hui 80% des besoins énergétiques mondiaux. En 2018, la production mondiale de matières plastiques a atteint un niveau record de 359 millions de tonnes.

Conclusion : même si l’engagement personnel est important, l’État doit engager une transformation profonde des structures de nos sociétés pour lutter contre notre dépendance des énergies fossiles. A quoi ça sert de troquer son véhicule contre un vélo s’il n’existe pas de pistes cyclables ? Pourquoi trier ses déchets si un système de recyclage n’a pas été mis en place ? Pour que les éco-gestes et l’écologie trouvent leur sens, il faut qu’elles soient surtout accompagnées par des transformations de nos modèles de sociétés et c’est à l’État que revient que cette responsabilité.

 

Il faut une forte volonté politique

 

Pourquoi il est important que l’État agisse lui aussi ? Parce que les changements de comportements seuls ne freineront le réchauffement planétaire, ni la pollution plastique qui gangrène les pays du monde. C’est à l’État, aux entreprises et aux collectivités de faire bouger les systèmes en place. Ils doivent faire leur part du travail en créant un environnement propice respectueux de la nature.

A Djibouti, il serait intéressant de faciliter l’obtention des prêts des particuliers pour installer les énergies renouvelables, mettre en place une réglementation thermique applicable à toutes les constructions neuves pour réduire la consommation énergétique des bâtiments, encourager le respect de l’environnement par des aides ou des exonérations fiscales.

Il peut également s’attaquer à la gestion des déchets en améliorant le système en place, en faisant respecter scrupuleusement l’arrêté sur l’utilisation et la commercialisation des sacs plastiques et en durcissant les règles quant aux incivilités sur la voie publique. Autrement dit, les actions individuelles peuvent beaucoup changer, à condition qu’elles soient accompagnées par une forte volonté politique.

 

Une meilleure représentation de l’Afrique sur la scène internationale

 

Les pays jouent également des rôles essentiels notamment en adoptant des lois et au travers d’accords internationaux. Pour sauver la planète, les chefs d’Etat doivent en effet se mobiliser et ceux du continent africain plus que les autres. En effet, l’Afrique ne représente que 4% des émissions mondiales de carbone mais est le continent le plus vulnérable aux effets néfastes des changements climatiques.

Mais les pays du vieux continent peinent à faire entendre leurs voix. Le dernier exemple avec la COP25 qui s’est tenue à Madrid le 15 décembre 2019 où les demandes de financements demandés par les pays africains n’ont pas été entendues.

L’Afrique dispose déjà du Groupe des négociateurs africains (AGN), une branche de l’Union africaine (UA) qui représente le continent dans les négociations internationales sur le climat mais son influence est encore limitée. Un rapport publié par la fondation allemande Heinrich Böll Stiftung mentionne les freins auxquels l’AGN fait souvent face :

  • Lors des sommets pour le climat, contrairement aux pays développés qui envoient des délégations composées de plus de 50 personnes, les pays africains arrivent difficilement à envoyer deux négociateurs généralement. Difficile alors à deux négociateurs d’être présents à toutes les différentes réunions qui se tiennent souvent en parallèle et de défendre correctement les intérêts africains ;
  • Les représentants africains sont peu formés techniquement et juridiquement sur la science du climat. Il est aujourd’hui impératif pour les états africains de renforcer la recherche scientifique une meilleure représentation sur la scène mondiale. Nous avons besoin de scientifiques africains prêts à négocier pour l’Afrique lors des conférences mondiales ;
  • Enfin, la communication entre les représentants africains est insuffisante. Les pays africains doivent renforcer leurs collaborations afin de mieux défendre les intérêts du continent.

Les états africains doivent être mieux préparer pour faire savoir leurs positions et éviter le pire à leurs pays.  En somme, la transition écologique a besoin de l’implication de tous les acteurs : états, collectivités, entreprises et bien celle des citoyens.

L’action citoyenne au cœur de la transition écologique

Notre média a eu l’opportunité de participer au projet ’22’ organisé par Liverpool Arab Arts Festival et d’avoir représenté Djibouti. Le projet réunit 22 artistes des pays de la Ligue arabe qui partagent leurs histoires, leurs réflexions et leurs expériences face au changement climatique, comme réponses à la COP26. L’occasion pour Amina, notre rédactrice, d’évoquer son parcours vers l’écologie, de l’importance d’une émergence collective citoyenne et de la difficulté des africains à se créer une place dans les débats liés au climat.

Certaines passions ne se discutent pas. Elles rendent heureux, réconfortent et partagées avec les autres, elles favorisent les liens sociaux. Mes passions à moi, je les ai hérités volontiers de mon papa.

Mon père a été professeur pendant presque toute sa carrière. Passionné et très pédagogue, il a toujours été un grand féru de lecture. Nous avons, moi et mes frères et sœurs, baignés dans cet univers remplis de fées, de monstres et d’aventures depuis notre enfance. Petite, on se réunissait tous dans une chambre pour lire, avec chacun un livre en main, juste avant la sieste de l’après-midi. Un moment de complicité et de partage qui était devenu au fil des années, en quelque sorte, un rituel familial.

Grand fan de Nicolas Hulot, de Yann Arthus Bertrand et de National Geographic, mon père aime énormément la nature, les animaux et les grands espaces. J’ai ainsi pris l’habitude de regarder avec lui des documentaires sur la gestion des parcs animaliers, les profondeurs des océans, le sauvetage des dernières girafes au Kenya, la cohabitation des grands carnivores avec l’homme, la fonte des glaciers, la protection des forêts ou encore l’impact de la mondialisation sur l’environnement…Autant de documentaires qui nous émerveillent, nous faisaient voyager, expliquaient un sujet compliqué d’une façon toute simple mais qui nous assurent surtout de jolis moments en famille.

Une transmission, qui s’est faite en douceur, jamais sous la contrainte. Grâce à ma famille, ma passion pour les lettres et mon intérêt pour les sujets environnementaux ont fait un peu partie de ma vie. Puis quand est venu le temps de choisir un métier, je me suis orientée tout naturellement vers le métier d’ingénieure en énergie et développement durable. Un métier m’a permis d’ouvrir les yeux sur de nombreux sujets comme le développement durable ou les énergies renouvelables et qui a surtout renforcé mon intérêt pour l’écologie. Aujourd’hui, ce sujet fait partie intégrante de ma vie, encore plus maintenant que j’ai des enfants. J’essaie aujourd’hui à ma petite échelle d’être plus responsable et écolo dans mes comportements. Et c’est par une envie de partager mon cheminement et toutes les réflexions autour, qu’est née avant tout, l’idée du blog Écolo à Djibouti.

Il y’a aussi ce sentiment qu’à Djibouti et partout en Afrique, l’écologie est un sujet trop souvent confiné dans un cadre, incapable d’atteindre toutes les couches de la population. L’idée était alors de toucher le grand public d’une façon simple pour les sensibiliser à l’un des grands défis du 21ème siècle : celui du respect de l’environnement. De l’information liée au développement durable aux conseils pour réduire ses déchets, Écolo à Djibouti se veut un blog simple avec des articles accessibles et des idées à la portée des individus. Le plus important étant d’informer de manière fiable les citoyens de tous âges pour susciter, peut-être un éveil de la conscience écologique.

L’individuel mène au collectif…

L’écologie est une conscience vis-à-vis de ce qui nous entoure, de la fragilité du monde dans lequel nous vivons et de l’urgence d’en prendre soin. Le partage d’informations est de ce fait un levier important qui informe et sensibilise afin d’initier chez les citoyens un réel changement de perception vis-à-vis de l’environnement. Mais ce n’est pas suffisant malheureusement. En effet, la conscience écologique ne peut naître du seul constat que la vie sur la planète terre est fragilisée. Elle doit être accompagnée d’un changement de comportements de toute la société.

« On sait bien que le changement climatique, c’est grave, mais on ne peut rien faire ».

La posture qui consiste à ne rien faire sous prétexte qu’il y a bien pire que nous sur l’échelle des agresseurs de la planète est vaine. Or il faut agir. Maintenant. Je reste persuadée qu’il faut cesser d’attendre que les changements viennent de l’extérieur et réfléchir ensemble à tout ce qu’on peut commencer à faire dès aujourd’hui. Il n’y a pas de petites actions, elles comptent toutes et permettent à chacun de réduire son empreinte environnementale. Des petits gestes qui, mis bout à bout, font bouger les choses à plus grande échelle.

Peu à peu, de plus en plus de personnes, également sensibles à l’écologie et à la protection de la nature ont émis le désir de rejoindre la démarche portée par le blog. C’est la raison pour laquelle est né le mouvement Écolo à Djibouti qui est venu enrichir le média existant. Il entend fédérer et mobiliser l’ensemble des acteurs de la société pour l’environnement afin de favoriser l’émergence d’actions collectives. Le mouvement souhaite aussi mettre en lumière les initiatives de leurs concitoyens. A travers les articles, les lecteurs et lectrices découvrent les nombreuses initiatives qui naissent chaque jour à Djibouti pour favoriser un développement durable. L’occasion de les soutenir, s’en inspirer et d’amplifier leur impact.

Je pense qu’une attention particulière doit être accordée aux jeunes, acteurs de la transition écologique de demain. L’éducation à l’environnement à un grand rôle auprès des plus jeunes pour leur donner l’envie de préserver leur environnement et adopter dès maintenant des comportements éco-responsables. Je donne régulièrement des cours bénévoles à des lycéens à Djibouti. Une initiative que l’on souhaite étendre à d’autres établissements scolaires à travers le mouvement. C’est en formant les jeunes qui seront les acteurs du monde de demain, que l’on peut changer durablement les mentalités.

Faire entendre la voix de l’Afrique et des africains

A Djibouti comme partout en Afrique, des actions citoyennes s’inventent et prennent tout doucement. Pour se déployer efficacement, elles butent néanmoins sur des limites et des difficultés : manque de légitimité, de coordination, de visibilité, de difficulté à étendre les projets…Elles sont pourtant essentielles dans la mesure où la transition écologique nécessite une réponse collective de tous les acteurs : les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les citoyens. Il est donc important que les Etats africains intègrent la participation des citoyennes et des citoyens dans le cadre des décisions publiques à fort impact environnemental.

En Afrique, l’action citoyenne serait la plus intéressante dans la sensibilisation du grand public. En effet, encore trop peu de personnes sont sensibilisées aux problématiques environnementales qui touchent le continent et qui menacent ses habitants. Beaucoup d’Africains savent par exemple que des incendies ravagent la forêt en Amazonie, mais peu savent que des millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année dans le bassin du Congo. Avec un meilleur accès à l’information, ces populations seront alors en mesure, de se réapproprier leurs richesses naturelles et de mieux les préserver.

Mais si les autorités africaines accordent peu d’espace de discussion à la question environnementale, sur la scène internationale, la situation n’est pas mieux où l’Afrique et les communautés indigènes les plus touchées, sont ignorées. Ces populations vulnérables qui sont pourtant en première ligne face aux conséquences du changement climatique, ne sont presque jamais à la une des journaux du monde entier. En août 2021, alors que les médias occidentaux avaient tous les yeux rivés sur les inondations dans le sud de l’Allemagne ou en Belgique, les inondations meurtrières au Niger n’ont fait l’objet que de très peu de couverture.

Et ce manque de couverture médiatique s’étend plus loin avec, notamment, les activistes africains qui ont encore du mal à trouver de l’espace pour s’exprimer. Ils ne manquent pourtant pas d’initiatives dans la lutte contre le réchauffement climatique mais leurs voix portent peu dans le bal des grands sommets mondiaux autour de l’environnement. Le traitement médiatique de la jeune activiste ougandaise, Vanessa Nakate en est un parfait exemple. Près de deux ans après avoir été coupée d’une photo où elle posait avec Greta Thunberg, elle a été une fois de plus, évincée d’une photo au côté de l’activiste suédoise en pleine COP26. Cette invisibilisation de l’Afrique dans les revendications écologiques s’inscrit dans un système où les problèmes climatiques sont considérés comme “des problèmes de Blancs” et où la parole des personnes noires est constamment dévalorisée.

Mais qui est-ce qui amplifie déjà leurs voix dans leurs propres pays ?

Au-delà des exclusions médiatiques, les activistes africains sont bien moins représentés dans les débats sur le réchauffement climatique parce qu’ils affrontent davantage de problèmes que leurs pairs pour y prendre part. Financements limités, manque d’accréditation et surtout un manque de soutien de leurs États limitent la participation de la jeunesse la plus exposée aux effets du changement climatique. Les États africains manquent alors bien souvent de capacités techniques pour négocier sur un pied d’égalité avec leurs partenaires du Nord. Que peuvent-ils faire ? Beaucoup, mais en premier lieu, ils devraient fournir à leurs citoyens et citoyennes toutes les clés pour comprendre et agir en faveur de l’environnement. Les politiques doivent surtout s’appuyer sur la force de l’engagement citoyen dans la transition écologique. Ils seront plus à même de réclamer plus d’actions de la part des pays du Nord et de peser sur les décisions politiques environnementales sur la scène internationale.

Cela suffira-t-il pour changer la donne ? Une chose est sûre : si on n’essaie pas, ça ne marchera pas !

Afrique : entre envie de développement et réalité climatique

Alors que l’Afrique n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales, elle est pourtant disproportionnellement affectée par le changement climatique, menaçant la vie des populations sur place. Aucune région n’est épargnée par des phénomènes météorologiques de plus en plus imprévisibles.

L’Afrique, en première ligne face au changement climatique

 

L’Afrique australe est gravement affectée par le réchauffement climatique. Inondations soudaines, précipitations irrégulières et sécheresses prolongées sont les facteurs qui ont décimé l’agriculture dans cette région qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. En 2019, les cyclones Idai et Kenneth provoque des inondations catastrophiques au Zimbabwe, au Mozambique et au Malawi, faisant plus d’un millier de morts, plus de 2,6 millions de sinistrés et des dégâts considérables. Selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), environ 45 millions de personnes sont, un nombre record, menacées par la famine en Afrique australe à cause des périodes de sécheresses intenses et à d’importantes inondations conjuguées à l’instabilité économique.

La région du Sahel est particulièrement sensible aux variations de températures. Et pour cause, sa population est fortement dépendante de l’agriculture pluviale et de l’élevage. Mais comme partout ailleurs, le Sahel subit les effets du changement climatique marqués par des sécheresses prolongées, des pluies diluviennes et des inondations inattendues. Des bouleversements climatiques qui menacent les moyens de subsistance des populations agricoles de la région et accentuent les tensions entre communautés. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO, 29,2 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire dans le Sahel.

Les pays de l’Afrique de l’Est ne sont pas épargnés. Le phénomène El Nino couplé aux changements climatiques dérègle le climat de la région qui souffre de plus en plus et régulièrement de cyclones tropicaux. Des variations climatiques qui favorisent la prolifération de rongeurs comme les criquets pèlerins. Depuis 2020, la Somalie, le Kenya, l’Éthiopie, Djibouti et le Soudan font face à une invasion de criquets qui menace les cultures. Selon Cyril Ferrand, un expert de la FAO, l’invasion de criquets a affecté l’alimentation de près de 2,5 millions de personnes en 2020 dans la région.

Le changement climatique, une menace pour l’économie

 

Une agriculture mise à mal. L’agriculture, pourtant au cœur de l’économie de la majorité des pays d’Afrique est aussi menacée par le changement climatique. Hausse des températures, sécheresses, inondations, criquets pèlerins, ont des conséquences directes sur les récoltes, menaçant la sécurité alimentaire de millions de personnes.

Dans un continent où 95% de l’agriculture est pluviale, la raréfaction de l’eau entraînera une baisse de 20 % des rendements agricoles d’ici 2050, selon les experts. Le riz et le blé devraient être les cultures les plus touchées avec une perte de rendement d’ici 2050 de 12% et 21%, respectivement. Le défi est d’autant plus grand que l’agriculture fait vivre plus de la moitié des Africains et que la population sur le continent devrait doubler d’ici 2050. Une vulnérabilité au changement climatique qui s’explique par une forte dépendance à l’égard de la pluie, par des techniques agricoles limités et une agriculture encore peu intensive. En effet, la majorité des agriculteurs africains est composée de petites exploitations familiales qui subissent lourdement les aléas climatiques.

La baisse de la production agricole, la pénurie d’eau et les aléas climatiques, soulèvent également la question des réfugiés climatiques. Dans une nouvelle étude publiée en septembre 2021, la Banque mondiale prévoit ainsi que, d’ici 2050, l’Afrique subsaharienne pourrait compter jusqu’à 86 millions de migrants climatiques. Un scénario déjà en cours en Somalie où les inondations ont forcé 270 000 habitants de la ville de Beledweyne à trouver refuge au nord de Mogadiscio en novembre 2019. Le pays compte aujourd’hui près de 2,9 millions de réfugiés climatiques dispersés à l’intérieur du pays. Des déplacements de populations qui coûtent chers aux pays africains, souvent débordés face à cet afflux massif et imprévu de population.

Des dommage matériels. Les secteurs du bâtiment, des infrastructures ainsi que les secteurs du transport subissent de nombreux dommages à cause des impacts du changement climatique. Des dommages majoritairement causés par l’augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes, et notamment de celles des tempêtes et inondations qui coûtent chères. En 2019, tout ou presque a été ravagé par le cyclone Idai. Beira, la deuxième ville du Mozambique, a été détruite à plus de 90% d’après l’IFRIC (Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge). La Banque mondiale estimait à plus de 2 milliards de dollars les dommages causés par le passage du cyclone Idai au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi.

Dans la même année, Djibouti, petit pays d’Afrique de l’Est, était frappé par Sagar, un cyclone tropical relativement rare. L’évaluation post-cyclone menée par le gouvernement djiboutien et la Banque Mondiale, estimait à 29 millions USD les dégâts subis dans la capitale Djibouti-ville.

Selon l’indice ND-Gain, sur les 10 pays les plus vulnérables au changement climatique, 5 sont africains. Ces pays sont le Tchad, la République Centrafricaine, l’Erythrée, la Guinée-Bissau et la République démocratique du Congo. L’indice ND-Gain pour Notre Dame Global Adaptation Initiative est proposé par l’Université Notre Dame et évalue la vulnérabilité d’un pays face au changement climatique en fonction de sa capacité d’adaptation. Djibouti est actuellement à la 124ème place, c’est le 58e pays le plus vulnérable et le 52e pays le moins prêt. Une vulnérabilité au changement climatique qui trouve son explication dans une forte exposition aux effets du réchauffement climatique couplée à de faibles capacités d’adaptation.

 

Conjuguer développement et changement climatique

 

Le développement socio-économique des états africains est aujourd’hui compromis par des années de croissance des pays industrialisés. En effet, selon la Banque africaine de développement, l’impact du changement climatique sur le continent pourrait atteindre 50 milliards de dollars par an d’ici à 2040, avec un recul supplémentaire de 30 % du PIB d’ici à 2050. Or les financements climatiques promis par les pays développés tardent à arriver en Afrique. Une situation profondément injuste.

En attendant donc que les pays riches respectent leurs engagements, les africains se doivent réagir eux-mêmes. Le rôle des pays africains est plus que déterminant dans la gestion des crises climatiques sur le continent.

Tirer profit de la technologie

A cause de saisons irrégulières et de modifications des régimes de pluies, les agriculteurs ne peuvent plus se fier à leurs repères naturels. Il existe cependant une variété importante d’outils d’alerte précoce pour aider les agriculteurs qui reçoivent alors les prévisions météorologiques par le biais de SMS, d’applications sur smartphone ou Internet.

Malheureusement, la disponibilité des données climatiques reste un grand défi pour l’Afrique. Aujourd’hui, le continent détient, en moyenne, huit fois moins de stations météorologiques terrestres que le nombre minimal recommandé par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Un véritable manque de données sur des dizaines de pays pourtant très vulnérables face aux catastrophes naturelles et aux extrêmes météorologiques. Des prévisions météorologiques fiables et accessibles aideraient non seulement à sauver des vies, mais également d’aider les villes et les communautés d’Afrique à renforcer leur résilience face au changement climatique. Il faut pour cela investir davantage dans les infrastructures météorologiques automatiques et améliorer les systèmes de télécommunication entre les pays pour les collectes de données.

L’élévation du niveau des mers et l’irrégularité des régimes climatiques, exercent une pression croissante sur les capacités des des populations côtières en Afrique et augmentent leurs vulnérabilités aux changements climatiques. Avec une croissance urbaine qui avoisinera les 80% au cours des 30 prochaines années, les gouvernements africains doivent également se tourner vers les villes durables. Le renforcement de la résilience des villes africaines exige l’investissement dans les infrastructures et transports à l’épreuve du climat.

Encourager les initiatives des jeunes africains

Malgré la forte croissance démographique du continent, l’âge moyen des agriculteurs africains avoisine 60 ans, alors que la population a en moyenne 19 ans en Afrique subsaharienne. Les jeunes boudent ce secteur qu’ils considèrent démodé et sans opportunités. D’après une étude de la Banque mondiale intitulée « Face au changement climatique, agir plus et mieux pour le système alimentaire de l’Afrique » publiée en 2020, seulement 2% des étudiants africains se spécialisent dans les filières agricoles.

Avec 60% des terres arables mondiales, l’Afrique a besoin de former plus de professionnels dans ce domaine. Les gouvernements africains doivent garantir des formations professionnelles de qualité aux jeunes pour donner un nouveau souffle à l’agriculture. Ils doivent, par ailleurs, faciliter l’accès aux financements, qui constitue une condition nécessaire au développement de l’agriculture commerciale.

Les innovations climatiques en Afrique ne manquent pas. Des entrepreneurs africains lancent de petites révolutions partout sur le continent, qui facilitent déjà le quotidien de leurs communautés. Par exemple, Abdou Maman Kané, entrepreneur nigérian a crée en 2013, un système de « Télé-irrigation », permettant à chaque agriculteur de gérer l’arrosage de son exploitation à distance via son téléphone portable. Un système pour limiter le gaspillage d’eau et optimiser le travail des agriculteurs.

Ce qui manque donc aujourd’hui en Afrique, c’est un environnement favorable au développement de projets durables tant au niveau de la recherche scientifique, de l’innovation, que du financement. Des solutions innovantes de la jeunesse africaine qui jouent un rôle essentiel dans l’adaptation de l’Afrique aux effets du changement climatique.

Exiger une meilleure justice climatique

Lors de la COP21, l’UE et 23 pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, afin d’aider les pays les plus démunis à combattre le réchauffement climatique. Où est-on plus de dix après ?

Avec seulement 80 milliards de dollars US alloués, les pays développés n’ont pas entièrement tenu leurs engagements. Par ailleurs, dans le rapport de 2020 intitulé “Les vrais chiffres des financements climat”, l’ONG Oxfam déclarait que 80% des financements climat alloués aux pays les moins avancés et 3 % aux petits États insulaires en développement étaient fournis sous forme de prêts et instruments autres que des subventions en 2017-2018. Le rapport dénonçait ces procédés qui accentuent la charge financière et la vulnérabilité climatique des pays en développement qui croulent déjà sous les dettes.

La COP 26 qui se tiendra le mois prochain à Glasgow sera l’occasion pour les négociateurs africains de réitérer leurs propos et faire entendre leurs voix.

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