Il est 7 heures du matin, le thermomètre grimpe tranquillement. Dans le quartier centre de la ville, un petit groupe s’est constitué. Non, ils ne sont pas venus profiter du soleil : ils s’apprêtent plutôt à rénover la façade d’un mur de la ville, situé devant le supermarché du groupe Al Gamil, au carrefour entre le marché et l’Institut français de Djibouti.
C’était le 18 février dernier. A l’origine de l’action, Kader Kassim, qui lance un appel via les réseaux sociaux, espérant convaincre jeunes et moins jeunes de venir lui prêter main-forte pour une matinée de nettoyage dans la ville. Sur Twitter, ce jeune djiboutien, journaliste à la Radiodiffusion télévision de Djibouti (RTD), est suivi par quelque 7 300 utilisateur·rices. Avec ce qu’il faut d’humour, de satire politique et d’autodérision, il y prend régulièrement la parole en texte pour apporter son regard sur la société actuelle.
“Je passe devant ce mur tous les jours, quand je me rends à mon travail. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu lui donner une meilleure apparence en le nettoyant.” nous confie Kader.
Et l’initiative a trouvé son public. Sur place, une centaine de participants présents et plus que jamais motivés à nettoyer la nature. Très soucieux de leur environnement, pleins de bonne volonté, gantés et armés de sacs-poubelles, ils s’attaquent aux mégots, papiers et autres bouteilles qui jonchent le sol aux alentours. Ils passent ensuite un coup de peinture sur le pan de mur. De quoi lui redonner de l’éclat après les intempéries et la pollution. Malgré la chaleur, bonne humeur, solidarité et motivation étaient de la partie !
Cette initiative a réunit des gens de tout âge, tout horizon, étudiants, humoristes, politiciens, citoyens de tous bords, dans le but d’effectuer un nettoyage citoyen. Chahad, 18 ans, étudiante en génie mécanique à l’université, faisait partie de ces jeunes bénévoles venus prêter main forte afin de procéder au nettoyage. Voici sa réponse quand nous lui avons demandé pourquoi elle avait rejoint l’initiative de Kader : «Je crois qu’en participant à des journées citoyennes un peu partout dans la ville, le décor de celle-ci pourrait embellir un jour.»
Des initiatives de plus en plus nombreuses
Depuis quelques années, les opérations citoyennes de nettoyage se multiplient à travers le monde. La preuve : le « World Cleanup Day » – la journée mondiale du nettoyage de notre planète qui prend chaque année de plus en plus d’ampleur.
A Djibouti aussi, les initiatives de ce genre gagnent également du terrain. Et pour cause ? Au bord des routes, dans la nature, sur les trottoirs ou parfois même à quelques centimètres seulement d’une poubelle, partout les détritus de notre société pullulent. Face à ce fléau environnemental, les citoyens s’organisent et n’hésitent plus désormais à mettre les mains dans le cambouis pour décrasser un environnement trop souvent pollué. Signe peut-être que la prise de conscience est en marche.
Rappelons qu’au-delà du désagrément esthétique, les déchets affectent directement de nombreux écosystèmes et de nombreuses espèces. Ces déchets peuvent être également la source davantage de pollutions de l’air, des sols et des océans, représentant alors un réel danger pour la santé des populations.
Les nettoyages des espaces naturels sont alors une belle manière de nettoyer la nature pour la soulager des déchets abandonnés. Mais surtout de rassembler les différents acteurs de la société autour d’une cause commune : celui de la préservation de l’environnement.