Alors que les négociations de la COP29 à Bakou entrent dans leur deuxième semaine, les tensions sont palpables. Les discussions sur le financement climatique stagnent, et les pays demeurent divisés sur la manière dont les nations riches doivent soutenir les pays en développement dans leur transition énergétique et les aider à faire face aux conséquences dramatiques du changement climatique, telles que la montée des eaux et les vagues de chaleur extrêmes. Les enjeux sont majeurs et les solutions, encore incertaines. Voici un point sur les moments clés de cette première semaine.
Financement climatique : un écart toujours trop grand
Le financement climatique a été l’un des sujets les plus débattus lors de la première semaine de la COP29, avec des discussions particulièrement centrées sur deux mécanismes clés : le fonds pour les pertes et préjudices et le New Collective Quantified Goal (NCQG).
Le fonds pour les pertes et préjudices, mis en place lors de la COP28, a été au cœur des échanges. Ce fonds vise à indemniser les pays vulnérables face aux pertes irréversibles causées par les impacts du changement climatique. Cependant, bien que 700 millions de dollars aient été alloués à ce fonds, cette somme reste insuffisante au regard des 580 milliards de dollars que ces pays pourraient perdre d’ici 2030. Les négociations continuent pour augmenter cette somme et mieux soutenir les pays les plus exposés aux effets du changement climatique.
Concernant le New Collective Quantified Goal (NCQG), l’objectif est de dépasser l’engagement de 100 milliards de dollars par an promis par les pays riches. Cependant, les besoins réels sont beaucoup plus importants. Selon les experts, entre 187 et 359 milliards de dollars par an seront nécessaires pour soutenir l’adaptation des pays en développement d’ici 2030. Face à cet écart, les appels à un financement supplémentaire se sont multipliés.
Les pays en voie de développement ont besoin d’au moins 1.000 milliards de dollars par an jusqu’à la fin de la décennie pour faire face au changement climatique, ont déclaré certains économistes lors de cette première semaine de discussion. Les négociations se poursuivront avec l’objectif de parvenir à un consensus pour augmenter ces financements essentiels.
Marché du carbone : des avancées, mais des garanties nécessaires
Un autre point marquant a été l’adoption de l’article 6 de l’Accord de Paris, qui a ouvert la voie à un marché mondial du carbone. Ce mécanisme permet aux pays de compenser leurs émissions en achetant des crédits carbone générés par des projets d’atténuation. Cependant, des inquiétudes ont émergé concernant la transparence et le risque de double comptage des crédits. Les négociateurs ont convenu de renforcer les règles pour garantir l’intégrité du marché. Un enjeu majeur sera également de rendre ces crédits accessibles aux pays les plus vulnérables, afin de garantir une transition juste et équitable.
Adaptation : renforcer le suivi des progrès
Sur le volet de l’adaptation, un consensus a été atteint au cours de cette première semaine sur l’Objectif Global d’Adaptation (GGA), qui vise à suivre les progrès des pays en matière d’adaptation au changement climatique. Ce mécanisme permet d’évaluer l’efficacité des actions d’adaptation dans les pays vulnérables, en utilisant des indicateurs clairs et adaptés aux contextes locaux. Cependant, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne la collecte de données fiables et la mise en place de mécanismes de suivi efficaces. Le financement de l’adaptation reste également une question centrale, avec des appels croissants pour une répartition équitable des fonds, en particulier en faveur des pays les plus exposés. Des efforts ont été engagés pour mieux allouer les ressources nécessaires et garantir une transition juste. Le dernier draft du texte a été rédigé le 16 novembre 2024 et les discussions reprendront Lundi 18 Novembre 2024 après la journée de pause.
Les avancées ont été limitées durant cette première semaine, notamment sur des questions cruciales telles que la contribution des pays riches pour aider les nations en développement à se défaire des énergies fossiles, faire face aux impacts du changement climatique.
Les attentes sont élevées pour des développements plus concrets lors de la deuxième semaine, alors que les ministres des gouvernements entreront en scène pour aborder les négociations politiques les plus complexes. L’objectif reste de garantir que les pays en développement reçoivent les financements nécessaires, de rendre le marché du carbone plus transparent et accessible, et de mettre en place des mécanismes de suivi efficaces pour l’adaptation.