L’Accord de Paris : cinq ans après, où en est Djibouti ?

Le 12 Décembre 2015 était signé l’Accord de Paris sur le climat pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés. Aujourd’hui, les objectifs des pays signataires sont loin d’être atteints. Où en est donc Djibouti cinq après ? Qu’en est-il des autres pays?

L’Accord de Paris, c’est quoi déjà ?

Le 12 Décembre 2015, 196 pays dont Djibouti pays signaient un accord historique sur le changement climatique, lors de la conférence de Paris sur le climat. Les pays signataires s’engageaient alors à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. L’Accord de Paris prévoyait aussi d’accroitre la capacité des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à les soutenir dans leurs efforts d’adaptation et d’atténuation.

Le 22 Avril 2016, Djibouti présentait son plan pour le climat au siège de l’organisation des Nations Unies à New-York. Le pays s’engageait à réduire ses émissions de GES en 2030 de 40% comme mesures d’atténuation. En matière d’adaptation, de nombreux plans et programmes étaient mis en avant notamment pour le renforcement de la résilience des populations rurales et la protection de la biodiversité.

Où en-est on à Djibouti avec l’Accord de Paris ?

Jardins agro-pastorales à Djibouti

Djibouti étant particulièrement vulnérable, l’adaptation s’avère cruciale pour faire face aux impacts du changement climatique comme les sécheresses et les inondations. Dans le cadre de l’Accord de Paris, le pays a alors entrepris des actions en faveur du climat comme :

  • le renforcement des activités agro-pastorales à Adailou, Assamo ou dans le bassin versant de Cheikhetti Wadi. Des actions visant à améliorer la résilience des populations face à la sécheresse et à lutter contre la sécheresse.
  • la création de forages au petit Bara pour assurer la ressource en eau des villages proches
  • la mise en place d’ateliers de sensibilisation sur la préservation de l’environnement et de formations vétérinaire pour les agriculteurs

A savoir que Djibouti avait déjà voté en Mars 2004, une loi pour la création de zone d’aires protégées. En effet les mangroves et les coraliens, refuges naturelles pour des milliers d’espèces marines, sont eux aussi menacés par le changement climatique et l’activité humaine.

Concernant les mesures d’atténuation, Djibouti mise sur le développement des énergies renouvelables pour respecter les termes de l’Accord de Paris. Le pays compte donc sur ce secteur afin d’assurer sa sécurité énergétique et réduire ses émissions de CO2. C’est ainsi qu’un projet éolien de 59 MW et une centrale solaire de 30 MWc ont été lancés le mois dernier.

Qu’en est-il des autres états signataires ?

Concernant les autres pays, le bilan après cinq ans est peu réjouissant. Depuis 2015, les mesures en matière de réduction de CO2 ont été insuffisants. L’année 2020 est même annoncée comme l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées. Si rien n’est fait, le monde se dirige alors vers un réchauffement de +3°C d’ici la fin du siècle.

Trop peu d’états, pourtant parmi les plus gros pollueurs, se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2 d’ici 2030. Mais 11 pays du G20 dont l’Union Européenne, le Japon et la Corée du Sud se fixent une trajectoire pour atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050, pour la Chine c’est en 2060. Ce sont déjà de bonnes nouvelles.

Encore moins réjouissant : les Etats-Unis, deuxième plus gros pollueur avec 13 % des émissions mondiales, ont quitté l’Accord de Paris suite à l’élection de Donald Trump. Il est attendu qu’ils reviennent dans l’accord comme promis par Joe Biden lors de son élection.

Quelles sont les attentes de Djibouti pour 2021 ?

Inondations à Djibouti en 2019

Malgré la signature de l’Accord de Paris, les effets négatifs du changement climatique se sont multipliés depuis 2015.

En 2019, Djibouti a connu une année particulièrement difficile avec des inondations qui ont fait une dizaine de morts. Le nombre de réfugiés climatiques qui se déplacés vers la capitale a aussi augmenté.

Face à tous ces effets, Djibouti espère un meilleur financement climat, comme l’a affirmé le Ministre djiboutien de l’Urbanisme, de l’Environnement et du tourisme lors de la COP 25, le 10 Décembre 2019. En effet, les aides accordées en faveur de l’action climatique au pays vulnérables sont encore insuffisants. Selon un rapport de l’OCDE, 78,9 milliards de dollars ont été fournis en 2018, loin des 100 milliards de dollars promis d’ici 2020.

Djibouti souhaite un renforcement des capacités et du transfert de technologie des pays avancés vers ceux qui sont les moins avancés. Cela facilitera la mise en œuvre de leurs mesures d’adaptation.

En novembre 2021 se tiendra la COP26 à Glasgow en Ecosse. L’occasion pour les pays développés d’annoncer de nouveaux objectifs pour réduire leurs émissions d’ici 2030. Mais aussi de mobiliser de meilleurs financements pour les pays vulnérables.

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