La COP26, s’est achevée samedi 13 novembre avec l’adoption du “Pacte de Glasgow “. Un accord très critiqué au vu de ses engagements jugés insuffisants pour ni pour limiter le réchauffement climatique à 1.5°C, ni pour répondre aux demandes d’aide des pays pauvres.
Un accord sur le charbon très décevant
Mettre un terme à la déforestation, réduire les émissions de méthane, réussir la neutralité carbone… si la première semaine de la COP 26 a été marquée par de nouvelles initiatives ambitieuses, le grand rendez-vous pour le climat s’est finalement achevé sur une mauvaise note. Pour cause, le changement de dernière minute venu de l’Inde, sur le sujet très attendu des énergies fossiles et plus particulièrement du charbon. Que s’est-il passé ?
Pour la première fois, les énergies fossiles étaient pointées du doigt dans un texte de COP. 190 pays et organisations s’étaient mis d’accord pour sortir progressivement du charbon. Mais alors que l’approbation de l’accord semblait acquise, le délégué indien a déclenché un véritable coup de théâtre. S’opposant au principe indiquant une “suppression” progressive du charbon, il a tout bonnement proposé de le remplacer par celui de “réduction” à la place.
Il ne s’agit donc plus de « sortir progressivement » (phase out en anglais) dans le rapport final, mais tout simplement de « réduire progressivement» (phase down en anglais). Un situation qui a profondément déçu bon nombre de délégations et d’ONG présentes. Le président de la COP, Alok Sharma, visiblement très ému et les larmes aux yeux s’est aussi dit «profondément désolé» par la situation. Rappelons que le charbon est responsable d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre et représentait en 2019. Près de 60 % de l’électricité produite en Chine, en Inde et en Indonésie proviennent du charbon, ce qui explique la posture de ces pays à Glasgow.
Les 1,5°C ne sont pas garanties
Sur le sujet tant attendu de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la décision finale de la COP 26 n’assure pas le respect des objectifs de l’Accord de Paris : limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C. Pire encore. Selon le groupe de recherche Climate Action Taker, les nouveaux engagements des Etats à Glasgow, nous dirige vers un réchauffement des températures de 2,4°C d’ici 2100, loin devant les 1,5°C fixées auparavant par les Nations Unies.
Dans le texte, il est demandé aux États membres de revoir leurs ambitions nationales 2030 de façon à être alignés avec «les objectifs de température de l’Accord de Paris», et ce d’ici la fin de l’année prochaine. Il fait toutefois mention de «circonstances nationales particulières» à prendre en compte, ouvrant ainsi la porte aux modifications des objectifs au sein des pays signataires.
Pas de justice climatique pour les pays pauvres
Autre enjeu de cette COP : le financement des pays vulnérables. Les pays riches s’étaient en effet, engagés à verser 100 milliards par an aux pays pauvres pour lutter contre les effets du changement climatique. Les pays du Sud étaient donc venus à Glasgow avec la ferme intention de rappeler aux pays développés leur promesse non tenue jusqu’ici. Mais ils n’ont pas été entendus davantage que lors des précédents sommets. L’échéance a été repoussée pour 2023 sans aucune garantie. Le texte de décision de la COP se contente juste à “regretter ce retard” sans mention de mesures aucunes à l’encontre des pays industrialisés.
Les pays pauvres et les Etats insulaires avaient également demandé un dispositif financier qui leur assurent une prise en charge des dommages et pertes déjà causés par le dérèglement climatique. Une demande de justice climatique, une fois de plus, ignorée. Pourtant, ce mécanisme de compensation n’est pas un sujet sorti de nulle part mais correspond à une promesse vieille de 2009 lors de la COP15, à Copenhague. Douze ans plus tard, l’application de cette mesure reste toujours en suspens.
Un échec qui fait gronder la colère des activistes africains comme la célèbre ougandaise Vanessa Nakate qui déclarait à l’issue de l’adoption du Pacte de Glasgow :