Comme les autres pays africains, la crise climatique et les problèmes environnementaux qui en découlent sont des menaces pour Djibouti. Mais alors que l’impact du dérèglement climatique se fait sentir par des sécheresses intenses, des inondations et une hausse de la température moyenne, les Djiboutiens semblent ne pas avoir conscience des menaces des dangers qui planent sur leur avenir.
L’écologie, un problème des pays riches ?
Bien que l’Afrique ne soit responsable que de 3,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde, les pays africains subissent durement les effets dévastateurs de conditions climatiques de plus en plus extrêmes et se retrouvent contraints de participer à la résolution de cette problématique mondiale.
La conscience écologique n’est pas qu’une affaire de pays riches
Voici les propos de Damien Navizet, responsable climat à l’Agence française de développement (AFD) en marge du Sommet africain sur le climat à Abidjan, le 28 juin 2018.
Comme c’est le cas partout en Afrique, les Djiboutiens pensent que l’écologie concerne uniquement les pays développés car ils estiment que le pays n’a pas encore atteint le niveau de vie pour se pencher sur les questions environnementales. Mais c’est une grave erreur ! Un changement de mentalité doit s’opérer car les effets du changement climatique ont déjà commencé à se faire sentir à Djibouti selon les rapports Ministère de l’Environnement Djiboutien. Lire plus ici
Djibouti est en effet confronté ces dernières années à des épisodes de sécheresses extrêmes, des inondations et l’élévation du niveau de la mer, qui affectent la sécurité alimentaire des ménages ruraux. La pollution urbaine est aussi un problème de santé majeur.
Il est donc plus qu’impératif que chaque djiboutien se sentent impliqué dans la protection de l’environnement pour assurer l’avenir des générations futures.
Les menaces sur la biodiversité à Djibouti
Poumon vert de la planète, refuge pour la biodiversité, essentielles pour stocker l’eau : les forêts jouent un rôle primordial dans la régulation du climat. Qu’en est-il de nos forêts ?
Eh bien nous sommes actuellement en train de perdre la forêt la plus importante du pays, la forêt du Day. Selon un récent rapport du ministère de l’Urbanisme, de l’Environnement et du Tourisme, elle aurait perdu en quelques années plus de la moitié du couvert forestier.
Les sècheresses répétées de ces dernières années ont été catastrophiques pour les arbres. De plus, l’activité humaine marquée par le surpâturage et le déboisement illicite ne permettent plus à la végétation de se régénérer correctement. La forêt se meurt et si nous ne luttons pas pour sa préservation, nous risquons de perdre un écosystème qui abrite à lui seul 60% de la biodiversité à Djibouti.
En milieu marin aussi, les mangroves et les récifs coralliens, essentiels tant pour la pêche que les activités touristiques, se retrouvent menacés par les activités humaines et le changement climatique. Ces habitats naturels abritent de nombreuses espèces d’oiseaux, poissons, de mollusques et de crustacés. Leur destruction menace directement la survie d’une grande variété d’espèce marine qui vient s’y reproduire. Il est donc urgent de protéger ces écosystèmes car leur rôle est inestimable.
Ces deux exemples montrent que les effets du changements climatiques à Djibouti sont réels et présentent des risques sérieux pour notre sécurité alimentaire. Et la situation n’est pas près de s’améliorer si nous ne changeons pas notre rapport à la nature dès aujourd’hui. Que peut-on faire ?
Notre contribution à l’effet de serre étant minime comparé aux grandes puissances, nous ne pouvons pas agir sur la réduction des émissions de CO2. Néanmoins, ce que l’on peut faire, c’est préserver les ressources naturelles présentes à Djibouti et modifier nos habitudes de consommation. Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous ? Ce sera l’objet d’un prochain article.
Eveiller la conscience écologique de tous les Djiboutiens est fondamental car la protection de notre environnement est l’affaire de tous.